Vous avez besoin d’une boîte de vitesse pour votre simulateur ? Le shifter Turtle Beach VelocityOne Multi-Shift fait à la fois boîte H, séquentielle et même frein à main, le tout pour 129,99€. Avec ses 3 modes d’utilisation et son design plutôt sexy, il a de quoi susciter l’intérêt des simracers. Mais une belle gueule et un prix bas, ça ne fait pas tout. Je vous propose de découvrir ensemble comment se comporte ce modèle sur la piste et vous allez le voir, il était grand temps qu’on sorte ce test pour rétablir les FAITS.
Le shifter Turtle Beach, techniquement ça donne quoi ?
Compatibilité | PC, XBox (si branché à une base Turtle Beach VelocityOne Race). |
Vitesses | 7+R |
Vibrations | Non |
Type de boîte | Boîte H, Séquentielle ou Frein à main |
Capteurs | Magnétiques (effet HALL), résolution de 16 bits |
Dureté ajustable | Non |
Bruit d’utilisation | 68dB en pic. |
Connectique | Branchement USB-C. |
Dimensions | Longueur : 19,5cm Largeur : 13,3cm Hauteur : 24 à 31,5cm selon le pommeau installé. Poids : 1,507Kg (avec pommeau H) |
Dans la boite | Turtle Beach VelocityOne Multi-Shift, Câble USB – USB-C de 250cm, Câble USB-C – USB-C de 100cm, Visserie et clés Allen, 1 pommeau type H, 1 pommeau long type séquentiel, Rallonge de pommeau, Notice. |
Design et ergonomie
Turtle Beach nous avait déçu avec sa base Direct Drive mais il faut le dire, au déballage, Flo et moi avons été très agréablement surpris par le shifter. Le boîtier est en plastique plutôt joli avec une finition soignée et aucune vis apparente (ça aura son importance plus tard). La face inférieure est en métal. Le soufflet en simili cuir qui entourre le levier de vitesse fait très bonne figure avec ses surpicures blanches.
Deux pommeaux sont fournis, le premier pour le mode H avec une finition plastique et simili cuir, reprend la forme d’un pommeau de voiture de série. Et le second pour le mode séquentiel est en aluminium avec une couronne en plastique qui peut pivoter pour être pile poil dans le bon alignement visuel une fois que vous aurez vissé le manche en place. Tiens, y’a même un manche de rechange si vous voulez modifier la taille d’un des pommeau !
A l’avant, c’est le port USB-C qui nous dit bonjour, il sert à connecter le boîtier à votre PC avec le câble fourni, ou bien à votre base Turtle Beach pour le connecter à une XBox. Toujours à l’avant, on découvre la pince pour table, bien intégrée avec des pads en caoutchouc épais et des pas de vis pour une installation fixe sur châssis. La face supérieure est couverte d’une finition imitation fibre de carbone, propre et sans bavure.
C’est aussi là qu’on va retrouver des boutons et la vis qui permettra d’utiliser la pince pour table. Ne vous inquiétez pas, je vais vous détailler tout ça dans 2 minutes. Mais bon avant ça, on peut le dire, on dirait bien que Turtle Beach nous a pondu un produit intéressant. Surtout quand on regarde tout ce qu’on peut faire avec ses différents modes.
Les modes d’utilisation et le capteur du shifter
Encore une bonne nouvelle pour la durabilité cette fois, les mouvements de la boîte de vitesse sont mesurés par un capteur magnétique à effet HALL d’une résolution de 16 bits. En théorie, on a donc un produit increvable, en tous cas sur la partie captation.
Mais c’est sur les fonctions que la tortue de plage veut impressionner :
- En boîte H, vous avez 7 vitesses plus la marche arrière. Les vitesses 7 et R sont accessibles en appuyant sur le pommeau et en le poussant vers la droite.
- Passer du mode H au mode Séquentiel : Faites basculer le switch présent sur le flanc droit du boitier vers l’avant. Les mouvements latéraux sont alors bloqués (enfin… à peu près) et le levier reviendra tout seul au centre quand vous aurez tiré/poussé.
- Passer en mode Frein à main : Mettez vous en mode séquentiel et appuyez sur le bouton Hand Brake. Le levier sera reconnu comme un nouvel axe que vous pourrez assigner au frein à main en jeu.
- Passage en demi-vitesses : Pour passer en petites et grandes vitesses, vous avez un bouton nommé High / Low. En réalité, il s’agit simplement d’un bouton que vous pouvez assigner à n’importe quelle fonction. Mais l’idée ici est de l’utiliser pour changer de ratio quand vous roulez en camion ou 4×4.
- Changer de pommeau : Simplement en le dévissant et en en plaçant un autre.
- Changer la hauteur du pommeau : en utilisant le manche supplémentaire fourni.
Comment fixer le shifter Turtle Beach à un bureau ou un châssis ?
Pour fixer le shifter quelle que soit votre configuration de jeu, Turtle Beach a plutôt bien pensé son produit. On a droit à une pince pour table intégrée qui peut se poser sur des plateaux jusque 5cm d’épaisseur (5,3 grand max). Des pas de vis M6 sous le boîtier (entraxe Longueur 3,7cm, largeur 4cm), mais aussi 4 pas de vis M6 à l’avant centre (entraxe L 1,5cm, l 4cm) et deux pas de vis à « l’avant sur les côtés » espacés de 8,3cm dans la largeur. A noter que 4 vis M6 sont fournies avec leur clé Allen.
Personnellement, même si je suis sur un châssis fixe, j’ai choisi (par flemme) d’utiliser la pince pour table. Elle fait parfaitement son boulot, une fois bien serrée, ça ne bouge vraiment pas d’un poil.
Est-ce qu’on peut régler la dureté du mouvement ?
Non. Et c’est vraiment dommage ! J’ai mesuré une dureté de passage de rapport H qui oscille entre 1,09Kg et 0,940Kg sur les modèles qu’on a reçu (oui, on a reçu plusieurs shifters, vous aurez toute l’histoire plus bas ^^). On a donc là une dureté qui correspond à peu près à ce qu’on retrouve dans les bagnoles de série modernes, voire un poil plus légère. Mais puisqu’on ne peut pas modifier la dureté, impossible de se rappocher d’une boîte de vitesse typée « compétition ».
En mode séquentiel, le mouvement est plus dur grâce au mécanisme qui fait revenir le pommeau en place au centre du mouvement. On est alors à 1,4Kg de force à l’activation.
Le logiciel Turtle Beach VelocityOne Tuner
Bon, on va se le dire franchement, le logiciel sur un shifter, dans la majorité des cas on s’en fiche à moins de vouloir recalibrer des rapports et s’assurer que le firmware est bien à jour. Le Turtle ne déroge pas à la règle, vous pouvez l’installer mais il ne sera pas vraiment utile car le boîtier est plug and play comme 99% des shifters du marché.
Pour télécharger le logiciel ça se passe via ce lien.
Une fois téléchargé et installé, on découvre la page qui va nous permettre de calibrer les rapports mais aussi la captation du frein à main. Si beson, vous savez donc où aller faire votre popote 😉
Les tests en piste qui ont duré… bien trop longtemps…
Quand Turtle Beach nous a proposé de tester leur shifter en octobre 2024, on était à la fois curieux mais aussi sur la réserve. Parce que bon, sur le papier, ce shifter il a l’air super. Mais on se souvenait évidemment du test de leur base Direct Drive qui, elle aussi promettait beaucoup, pour finalement nous laisser l’amer goût de la payote attrape touriste en bord de mer.
On a donc reçu un premier exemplaire le 6 novembre mais, et c’est tout à l’honneur de Turtle Beach, la marque s’est aperçue d’un défaut et nous a demandé de renvoyé ce premier modèle. On attend donc jusqu’au 9 avril 2025, date à laquelle on a reçu le nouveau Shifter et pu commencer le test pour de bon. Alors là vous vous dites « Dis donc Sam, t’as sorti le test en aout… T’as vraiment besoin de 4 mois pour tester un shifter ? » Ce à quoi je répondrais… Normalement non, mais vous allez le voir, on a eu des surprises puisqu’on recevra plus tard un troisième shifter… Vous allez voir, c’est cocasse.
On commence sur les essais avec la boîte H !
J’ai hâte de m’y mettre alors j’installe vite le shifter. On le branche au PC, tout marche sans avoir à calibrer quoi que ce soit. Je configure mes inputs dans les jeux et c’est parti.
En boîte H, le feeling est assez tendre. Comme je vous le disais plus haut, la dureté est d’environ 1Kg, ce qui est léger même pour des voitures de route modernes. Par contre le mouvement est agréable et la grille assez précise ce qui permet de passer les rapports sans avoir à y penser. C’est naturel et plaisant. Le pommeau est aussi agréable en main, même s’il « croustille un tout petit peu » sous les doigts, sa prise en main est bonne.
Autre très bon point, le shifter est très silencieux si on le compare à la concurrence. Seulement 68dB relevés en pic à l’utilisation. Pour une fois, voilà un modèle qu’on peut utiliser dans son salon sans créer de dramas avec son conjoint.
Le passage en 7ème et marche arrière demande d’appuyer sur le pommeau, mais la force demandée pour le faire est un peu trop légère à mon goût. Il suffit de 2,5Kg de pression (en posant simplement la main dessus je suis presque au bout du mouvement) et j’y arrive parfois par erreur quand je suis pris dans l’euphorie du moment. Rien de bien grâve évidemment, une fois habitué je n’ai plus eu de ratés. Il faut juste y aller molo.
Les semaines se suivent et les heures de course s’enchaînent. Ce n’est qu’après 23 heures de roulage que je m’aperçois d’un problème majeur ! Je vous expliquerai tout en détail plus bas mais d’abord finissons de parler des modes et feelings en piste.
En mode séquentiel ça donne quoi ?
Bon, je passe en mode séquentiel en poussant le switch sur le flanc droit du shifter vers l’avant et en installant le pommeau séquentiel en alu.
Il se passe alors trois choses. D’abord, la boîte de vitesse bloque les mouvements latéraux. Enfin, un peu. On peut toujours bouger de quelques centimètres de chaque côté, c’est pas pratique puisque on peut se retrouver facilement à taper dans la grille « H »… Et du coup rater son passage de rapport. Voilà pour le premier point.
Ensuite, c’est le mouvement vers le bas (pour passer en 7 et R qui est aussi bloqué, parce que bon, y’en a pas besoin donc c’est un bon point.
Enfin, le mouvement d’avant en arrière est durci par le mécanisme (probablement des ressorts) qui va faire revenir le levier au centre après chaque passage de rapport. Ce mécanisme durci le mouvement et avec le pommeau long, j’obtient 1,4Kg pour l’actionner. Ca reste très léger pour une boîte séquentielle, et ce n’est pas aidé par le pommeau qui est long et lourd, ajoutant donc en inertie et effet de levier quand on va l’actionner.
Pour vous donner un feeling général, c’est très long et plutôt mou, pas très engageant ni très réaliste, j’ai vite laissé tombé par manque de plaisir à rouler avec ce mode. Pour le coup on gardera en tête que la vraie force du shifter Turtle jusque là, c’est la boîte H.
Le frein à main
J’active maintenant le mode frein à main en appuyant sur le bouton Hand Brake (tout en mettant bien la boîte en position « séquentielle »). Bon, je tire sur le pommeau, ça freine… Donc on va dire que ça fait l’affaire si vraiment vous n’avez pas le budget ou la place d’acheter un frein à main. Mais le feeling reste évidemment identique à celui que vous avez en shifter séquentiel donc ça n’est ni réaliste ni hyper agréable pour un frein à main. C’est « là », voilà. Ca peut à la rigueur faire « la blague » quand vous roulez avec des bagnoles à boîtes séquentielles à la palette par exemple…
Le GROS problème du shifter Turtle Beach 🪦
Ca faisait 2 ou 3 semaines que j’utilisais le Turtle Beach Multi-Shift. J’étais en pleine course avec la communauté (Venez rouler tous les samedi soir à 20h30 sur Twitch !) quand j’ai remarqué que je commençais à rater des passages de rapports.
Le sourcil se lève, la concentration augmente, je poursuis ma course. Mais quelques virages plus tard, même constat, je n’arrive plus à être précis dans mes changement de rapports. J’arrête la bagnole et je prête attention au shifter. Y’a un truc vraiment bizarre, comme la très nette impression qu’il est devenu beaucoup plus tendre que quand je l’ai reçu. J’appelle Flo, elle me confirme qu’il n’a plus rien à voir niveau feeling avec ce qu’on avait au départ.
Qu’est-ce que c’est que cette chienlit ???!!
Alors je sors mon capteur de force pour mesurer la dureté des passages de rapport… STUPEUR ! On est tombé de 0,97/0,94Kg à 0,37Kg (!!!??!!). Autant dire que je pouvais littéralement passer les vitesses en posant le petit doigt sur le haut du pommeau.
J’en informe donc la marque qui me renvoie un modèle neuf. Et je décide de recommencer intégralement le test. Mais cette fois, je vais prendre des mesures après chaque heure de roulage. Je vous laisse découvrir le résultat dans le graphique.
Dans ce tableau, vous retrouverez tous mes relevés. Après chaque heure de roulage, je prends la mesure de la dureté de chaque rapport puis en fais la moyenne pour l’entrer dans ce tableau.
Je note aussi le type de roulage. En « ville » c’est une utilisation balade, souple, assez lente, normale pour une conduite de tous les jours. En « Course » c’est une utilisation plus vive avec plus de changements de rapports mais sans y aller très fort car de toute façon le feeling du Turtle n’invite pas à être bourrin.
Pour rappel, je n’ai fait des relevés toutes les heures QUE sur le shifter 2 puisque c’est suite au souci sur le 1 que j’ai décidé de mettre en place ce protocole.
Heure | Type de roulage | Dureté Shifter 2 (Kg) | Dureté Shifter 1 (Kg) |
---|---|---|---|
0 (sorti du carton) | Ville | 1,09 | 0,970 |
1 | Ville | 1,02 | |
2 | Ville | 0,93 | |
3 | Ville | 0,91 | |
4 | Ville | 0,89 | |
5 | Ville | 0,89 | |
6 | Ville | 0,92 | |
7 | Ville | 0,88 | |
8 | Course | 0,88 (apparition d’un bruit claquant lors des passages de rapport 3 et 5) | |
9 | Ville | 0,85 | |
10 | Ville | 0,83 | |
11 | Ville | 0,72 | |
12 | Ville | 0,72 | |
13 | Ville | 0,73 | |
14 | Course | 0,74 | |
15 | Ville | 0,74 | |
16 | Ville | 0,71 | |
17 | Course | 0,68 | |
18 | Ville | 0,56 | |
18 | J’arrête le test du shifter 2. | ||
20 | |||
21 | |||
22 | |||
23 | 0,370 |
Malheureusement, et c’était prévisible, ce nouveau shifter a exactement le même problème. Une usure très rapide qui fait chuter la dureté des passages de rapports. On est passé d’une dureté de 1,09Kg à 0,56Kg en 18 heures de course. Normalement mes tests durent minimum 30 heures mais étant donné que ce second modèle prend exactement la même trajectoire que le premier, je décide de m’arrêter là.