Malthe Jakobsen, champion WEC LMP3 nous parle SimRacing

Aujourd’hui je vous propose de rencontrer Malthe Jakobsen. Champion WEC 2022 en catégorie LMP3 et engagé en LMP2 pour la saison 2023. Il a aussi participé aux 24h du Mans virtuelles avec l’équipe Peugeot Sport et va nous expliquer les différences qu’il retrouver entre simracing et réalité !

Le contexte de cette rencontre

Cette rencontre a eu lieu le 13 janvier 2023 au QG de Peugeot Sport à Satory. Toute l’équipe était présente pour participer aux 24h du Mans virtuelles qui se déroulent sur la simulation rFactor 2.

Les règles de la course imposent aux équipes de faire participer 2 pilotes professionnels et 2 simracers.

Dans l’équipe Peugeot Sport on retrouvait donc :

  • Gustavo Menezes : Pilote WEC Peugeot Sport. Champion du monde WEC LMP2 2016, vainqueur des 24h du Mans en catégorie LMP2 en 2016.
  • Malthe Jakobsen : Champion du monde WEC LMP3 2022, a participé aux Rookie Tests avec l’équipe Peugeot Sport à Bahreïn en novembre 2022 au volant de la Peugeot 9X8.
  • Maxime Brient : Simracer professionnel qui en est à sa troisième participation aux 24h du Mans virtuelles.
  • Elliott Vayron : Simracer dans l’équipe R8G et pilote de F4 sur la saison 2022 du Championnat de France. (Retrouvez son interview ici)

Bonjour Malthe, pourrais-tu te présenter rapidement à nos lecteurs ?

Je m’appelle Malthe Jakobsen, j’ai 19 ans et je suis un pilote de course Danois. Je roule chez Cool Racing
sur la European Le Mans Series et je participe aux 24h du Mans virtuelles avec Peugeot ESports. En novembre j’ai aussi fait les Rookie test dans la 9X8 à Bahreïn et j’étais disponible ce week end pour faire l’évènement eSports.

Le simracing pour toi ça représente quoi ?

Pour moi c’est plus un jeu qu’autre chose. Je joue un peu à la maison mais c’est surtout pour m’amuser. Je ne m’en sers pas vraiment pour m’améliorer sur piste. C’est peut être bête ou peut être pas, je ne sais pas mais pour moi ça marche mieux de me concentrer sur la course dans la vie réelle. C’est ce que j’ai toujours fait jusque là mais on ne sait jamais dans le futur peut être que je passerais plus de temps dans le simulateur.

Bien sur avec les graphismes ca peut ressembler à de vraies courses. Et oui, tu peux faire la course avec d’autres et apprendre des choses… Et c’est bien pour apprendre de nouvelles pistes ! Par exemple quand je vais sur une piste pour la première fois je vais m’entrainer peut être une heure à la maison sur mon simulateur. Mais pour moi il y a une grande différence entre les Simulateurs (pros) et le simracing. Par exemple ici chez Peugeot on a le simulateur de l’Hypercar, et c’est très différent de celui qu’on utilise là pour la course des 24h du Mans virtuelles.

Parce que le simulateur simracing doit être performant et on s’en fiche si c’est réaliste ou pas. On doit juste faire de bons chronos. Alors que le vrai simulateur doit être réaliste et au final dans le vrai simulateur on ne s’intéresse pas trop aux chronos. Ce qui compte c’est que ça donne un ressenti réaliste pour qu’on puisse l’utiliser.

Quelles sont les différences entre le simulateur pro et le simracing ?

Malthe Jakobsen, champion WEC LMP3 2022 et membre de l'équipage Cool Racing en LMP2 pour la saison 2023
Photo : Peugeot Sport

Sur le simulateur pro tu as beaucoup plus d’options pour paramétrer la conduite de la voiture. On utilise rFactor Pro. Les ingénieurs peuvent tout programmer eux-mêmes, on peut modifier chaque petit détail. C’est beaucoup plus compliqué et si tu devais l’utiliser à la maison tout seul ça serait beaucoup trop difficile. Il faut une équipe entière pour le faire tourner, mais… Oui, le simracing s’améliore, il suffit de regarder tout ce qui s’est passé ces 5 dernières années en Simracing. Ca va dans la bonne direction.

Comment tu t’es préparé pour ces 24h du Mans virtuelles ?

C’est ma toute première fois donc encore une fois je n’ai pas de point de comparaison ou d’autres expériences pour m’en inspirer. Je veux dire, je vais juste essayer de prendre du plaisir et donner le meilleur de moi même. Donc bien sur j’essaie de rester aussi reposé que possible. Mais on s’entraine toujours fort
et avec Gustavo. Ce matin on était à l’entrainement physique pour préparer la vraie saison donc c’est comme une course normale, rien de différent dans cet aspect.

La cohabitation avec les simracers se passe bien ?

C’est différent par rapport à notre façon de travailler dans la vie réelle. Parce que pour Gustavo et moi
bon, Gustavo l’avait déjà fait une fois mais c’est mas première fois sur un vrai évènement simracing. Il y a eu beaucoup de choses à apprendre, donc je vais m’amuser, prendre du plaisir, découvrir ça et on verra comment ça se passe en course. Mais la façon de travailler est très différente parce que ce sont les simracers qui ont l’expérience. C’est comme si Gustavo et moi étions les Rookies et eux les pros parce qu’on a pas l’expérience, c’est nouveau pour nous. Donc on doit les écouter, apprendre d’eux et essayer de faire ce qu’ils nous conseillent.

Tu as noté de grosses différences entre la simulation et la réalité ?

Oui c’est très différent ! Les simracers pros quand ils roulent ils peuvent utiliser l’herbe ou d’autres petits
glitchs du jeu pour aller plus vite sur le chrono. Tu peux mettre la voiture complètement en travers voler par dessus les vibreurs… C’est pas réaliste mais c’est rapide c’est ça qu’il faut dans le jeu.

Comment tu aimes ton retour de force ?

C’est difficile à dire je ne roule pas en simracing d’habitude. En tous cas pas dans des évènements officiels simracing. Donc je n’ai pas vraiment de choses à quoi le comparer. Comme je le disais, ce week-end je suis le Rookie, le petit nouveau ici. Donc ce que les simracers considèrent comme être le mieux, je le prends
et j’essaie de faire de mon mieux avec l’équipement que j’ai. Mais c’est difficile par rapport à la vraie vie.

Et ta pédale de frein tu l’aimes comment ?

Aussi dur que possible. Je veux pouvoir mettre beaucoup de pression. Ici en simracing, tu frôle la pédale et tu bloques les 4 roues… Il y a une grosse différence entre ce que veux Maxime (Maxime Brient, simracer pro) et ce qu’on veut Gustavo (champion WEC LMP2 2016) et moi (champion WEC LMP3 2022). Mais voilà, on s’y fait après quelques essais on s’habitue. Mais oui c’est différent dans la vie réelle. Par exemple, dans la LMP2 et en LMP3 c’est très dur et ça ne bouge pas beaucoup. Je pense que c’est pareil sur la plupart
des voitures de course professionnelles Et sur la LMP2 avec les discs et plaquettes en carbone tu as besoin de moins de pression que sur les discs en acier donc c’est toujours dur mais ça nous demande moins de pression alors qu’en pic en LMP3 tu peux presque taper aussi fort que tu veux.

Pour suivre les aventures de Malthe Jakobsen

Photo : Cool Racing

Merci infiniment à Malthe Jakobsen pour le temps qu’il nous a consacré. Après avoir remporté le championnat WEC 2022 en catégorie LMP3, il poursuivra son aventure en LMP2 toujours chez Cool Racing. D’abord sur European Le Mans Series puis les Asian Le Mans Series.

Pour suivre ses aventures dans la course réelle, voilà les liens de ses réseaux que je vous invite à suivre avec grand plaisir !

Instagram : @malthejakobsen_

Twitter : Malthe Jakobsen

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