Endurance Motorsport Series est le nouveau jeu de Kylotonn prévu pour 2025. Nous avons eu la chance d’essayer ce prochain titre de KT racing : On vous dit tout et on vous donne notre premier avis sur cette nouvelle vision du simracing.
Dans notre industrie, ce n’est pas tous les jours qu’on peut essayer un jeu qui n’a pas encore de date de sortie. Comprenez par là qu’il ne sortira pas avant 2025 dans notre cas précis. Il fut une époque, bien avant l’arrivée d’Internet et tous les likes possibles et inimaginables, où la presse était conviée bien en amont pour découvrir les nouveautés à venir. Un grand merci donc à l’éditeur Nacon de nous faire confiance et de nous permettre de vous faire découvrir Endurance Motorsport Series.
Nous n’aborderons pas aujourd’hui le gameplay du jeu, même s’il se veut simulation – selon le patron du studio Roman Vincent – puisque la version pré-alpha que nous avons eue ne reflète en rien ce que sera le feeling de pilotage à la sortie du jeu.
Laurent Deheppe – Total Jeux Video
Un peu de contexte autour d’Endurance Motorsport Series
Kylotonn (KT Racing), le studio français basé à Paris et Lyon, a perdu la licence officielle du WRC en 2023 au profit de Codemasters. En réalité, cette perte de licence a eu lieu en 2020 avec une prise d’effet trois ans plus tard. Depuis 2015, le studio proposait tous les ans le nouvel opus du jeu officiel du Championnat du monde des rallyes. Du coup cette fois, nous attendions un nouveau jeu de rallye, sans licence officielle (forcément), à l’instar de Dirt Rally 2.0. Eh bien désolé les gars, mais ça ne sera pas du tout ça ! En effet depuis trois ans, les développeurs français, sous la direction de Roman Vincent (fan d’endurance), planchent sur un tout autre projet : un jeu d’endurance !
Après la F1, le GT et le rallye, l’endurance est donc à la mode avec Le Mans Ultimate, mais aussi Rennsport dans le monde du simracing. Quand Endurance Motorsport Series a été annoncé, nous avons contacté nos amis de Nacon, l’éditeur dont dépend Kylotonn, pour en savoir plus sur ce nouveau projet qui s’annonce très ambitieux.
Quels circuits et véhicules dans EMS ?
Petit rappel rapide : les courses d’endurance, c’est quoi ? Comme leur nom l’indique, ce sont des courses… longues. Mais la véritable particularité, c’est que ce sont des épreuves où se mêlent, durant la même course, des Hypercars, des LMP2 et des LMGT3, soit environ 60 voitures réparties en trois catégories différentes.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous savons que la plupart des caisses, dans les 3 catégories, seront présentes dans le jeu ce qui est forcément une bonne nouvelle. L’autre bonne nouvelle concerne les circuits : On devrait retrouver des circuits iconiques de l’endurance avec le tracé des 24 heures du Mans ou encore Monza, mais aussi quelques circuits fictifs à la manière de Gran Turismo dont certains tracés originaux sont devenus de vraies références, on pense à Deep Forest Raceway ou encore Trial Mountain. Et c’est ça qui va être cool : retrouver dans une simulation de course qui se veut réaliste (ce sera le cas en termes de gameplay, on l’espère) une dimension ludique façon jeu vidéo.
Vous pourrez appuyer sur un bouton et l’IA prendra le contrôle de votre voiture en piste en temps réel (…) il sera alors temps de suivre votre stratégie de course ou de la changer.
Dès lors, on peut tout imaginer, même si nous savons qu’il s’agira de tracés typés endurance : en ville avec des dénivelés de dingue, un tracé qui reprendrait les virages les plus fous du championnat réel, comme le raidillon à SPA suivi des S de Senna à Interlagos… Ou même un tracé de plus de 30 km (encore plus long que le Nürburgring) ! Et quand on connaît le talent du studio en matière de level design (il suffit de faire quelques spéciales dans WRC 10), on peut s’attendre à devoir relever de gros challenges ! Bien entendu, EMS proposera des cycles jour/nuit, de la pluie, prendra en compte l’usure des pneus sur les voitures, la présence de drapeaux, les safety cars, les arrêts aux stands… Bref, la totale, comme en vrai !
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La vraie différence apportée par Endurance Motorsport Series
Eh bien vous, vous n’allez pas seulement piloter. EMS va vous proposer une expérience inédite : piloter vos voitures en piste, bien entendu, mais aussi la possibilité d’être sur le muret des stands en tant qu’ingénieur de piste devant des écrans de contrôle. Nous y retrouvons les données météo, les chronos, les partiels, la télémétrie de la voiture, sa position en piste etc. En fait, il s’agit d’un jeu qui mélange F1 Manager et F1 24, pour prendre un exemple concret.
Vous pourrez aussi faire les épreuves avec des voitures de différentes catégories lors de la même épreuve.
Donc, si vous jouez seul et que vous êtes dans la voiture, vous pourrez appuyer sur un bouton et l’IA prendra le contrôle de votre voiture en piste en temps réel. Vous pourrez choisir quelle IA prendra votre place – différents types de pilotes vous étant proposés, chacun ayant une particularité – à vous de définir son rythme en piste, etc. Suivant les conditions de course évidemment. Pendant ce temps, vous irez vous installer sur le muret, devant vos écrans pour suivre votre stratégie de course et la faire évoluer au fil des évenements de course.
Changer de catégorie de véhicule pendant la course
Mais ce n’est pas tout ! Vous pourrez aussi faire les épreuves avec des voitures de différentes catégories lors de la même épreuve. Sur le papier, c’est génial ; dans les faits, c’est un vrai challenge. Il n’est déjà pas simple de piloter sur de longues sessions, mais si en plus, vous changez de type de caisse et que vous devez gérer ce joli petit monde sur la piste, cela devient clairement un exercice qui réclame de l’entraînement.
La cerise sur le gâteau, vous la voyez venir… c’est bien entendu le jeu en coop’. À ce stade nous n’en savons pas plus, mais étant donné que la coop’ est prévue pour Le Mans Ultimate, on ne voit pas vraiment ce qui empêcherait Kylotonn de faire la même chose d’autant que dans la réalité, il y 2 ou 3 pilotes par voiture pour une épreuve d’endurance. L’idée serait donc : un joueur au volant et un autre dans les boxs. Avec un tel système, on espère bien voir des experts en stratégie et des pilotes rapides former des équipes redoutables en ligne. Rendez-vous sur la piste !
Nos premiers essais d’EMS à la maison
Lors de nos sessions, nous avons pu vivre quelques rebondissements intéressants. En commençant par un drapeau jaune (indiquant une anomalie sur la piste à un endroit donné). Sous drapeau jaune, les pilotes doivent ralentir ; c’est donc une belle opportunité de rentrer aux stands et ainsi de perdre moins de temps que si vos camarades de piste sont à fond ! Voici un exemple concret auquel nous avons été confrontés. Ensuite, quelle voiture faire rentrer ? La GT ou l’Hypercar ? Tout dépend de l’endroit où l’une et l’autre se trouvent sur la piste. Et encore, dans notre cas, nous étions face à l’IA du jeu. On vous laisse imaginer en ligne.
Puis, comme par hasard, la pluie s’est invitée. Là encore, il a fallu repasser par les box. Rassurez-vous quand même, lorsque vous êtes dans la voiture, vous êtes en communication avec votre ingénieur. Tout comme lorsque vous êtes sur le muret, vous pouvez communiquer avec votre pilote pour lui demander de hausser le rythme, par exemple. Avec cet exemple, on comprend facilement la nouvelle dimension que va apporter Endurance Motorsport Series.
Ce qu’on en pense
Bien entendu il va falloir attendre pour juger du vrai potentiel notamment voir son gameplay final. Mais pour le reste, c’est bluffant. On passe de la voiture aux stands en une fraction de seconde, les communications radios enrichissent vraiment l’expérience et le plaisir de ne jamais faire jamais la même course est bien là.
EMS nous promet des perspectives de jeu inédites dans le simracing ! L’idée de ne plus gagner seul mais en équipe va bien au-delà de ce que peut proposer n’importe quelle simulation actuelle. D’autant que la possibilité de jouer seul reste possible : les solitaires y trouveront donc aussi leur compte. Avec ce concept, Kylotonn innove dans un domaine figé depuis des années. Peut-on parler d’une révolution ? Sur le papier oui. Reste à voir une fois derrière le volant et derrière les écrans ! On attend la suite avec impatience.
Sur le papier, c’est une véritable révolution effectivement. J’espère que cela va pouvoir se concrétiser en jeu car cela ouvrirai des perspectives de coopération, de constitution d’écuries virtuelles inédites. C’est vraiment interessant. Merci beaucoup pour cet article