Est-ce que le tensionneur de harnais P1 de Lebois Racing devrait rejoindre votre setup SimRacing ? C’est la question à laquelle on va tenter de répondre aujourd’hui. Mais tout d’abord, pourquoi avons-nous testé un tensionneur de harnais ?
Les lecteurs réguliers l’auront sans doute remarqué, on a testé pas mal de pédaliers ces derniers temps. Je vous avais aussi emmené avec moi à la rencontre d’un champion WEC pour lui faire tester 4 pédaliers et avoir son ressenti personnel sur ces modèles. Et bien tout ça, je ne l’ai pas fait (complètement) au hasard. Mais je vous reparlerais de ça dans l’article 😉
Aujourd’hui donc, nous essayons le tensionneur de harnais SRT de Lebois Racing, un modèle Do It Yourself (DIY) qui devrait ajouter pas mal d’immersion à nos accélérations et freinages. Alors c’est parti pour le test !
C’est un univers passionnant et extrêmement vaste qui demande quand même d’être un brin bricoleur et d’avoir du temps devant soi à consacrer au montage du matériel.
Ce n’est donc pas fait pour tout le monde ! Mais si l’aventure vous intéresse, vous y découvrirez des périphériques de jeu incroyables et souvent au rapport qualité/prix imbattable.
Un tensionneur de harnais c’est quoi ?
Et bien comme son nom l’indique c’est un outil qui va tendre un harnais ! Plus précisément, c’est un système qui va tirer plus ou moins fort selon ce que vous lui demandez de faire sur votre sangle. L’intérêt, c’est de reproduire en partie les effets des G sur votre corps pendant les accélérations et/ou les freinages. Pour simplifier, quand vous allez freiner, le tensionneur va serrer le harnais ce qui va comprimer (un peu) votre corps. C’est ce qui va simuler le ressenti d’une décélération.
Pourquoi je tenais à en essayer un et à vous en parler ?
Pour vous partager mon opinion personnelle (qui n’engage donc que moi), je suis persuadé que le freinage et par extension le pédalier est le nerf central de tout bon setup simracing. En course réelle, tous les pilotes s’accordent pour dire que pour être performant il faut maîtriser l’art du freinage. Et c’est tout aussi vrai dans la simulation automobile ! Notre gestion du freinage a un impact MASSIF sur nos chronos.
L’offre de pédaliers s’est énormément développée ces deux dernières années. Et on trouve aujourd’hui tous types de feelings et de modèles de freins pour combler les simracers. Mais s’il y a une chose sur laquelle tous les pilotes pros que j’ai pu croiser sont d’accord, c’est qu’en simracing il manque un facteur clé du freinage : la force G.
Sans force G pour faire ressentir l’intensité du freinage au corps du pilote, on est laissés seulement avec la pression de notre jambe sur le frein et les indicateurs visuels transmis par l’écran. C’est trop peu et c’est l’une des grosses frontières qui existent encore entre les simulations et la réalité.
Avoir un tensionneur de harnais peut nous permettre de réduire cette frontière. C’est certes incomplet dans le sens où ce n’est pas « tout » votre corps et votre oreille interne qui va ressentir la décélération. Mais c’est un premier pas que je trouve très pertinent et que j’avais hâte d’essayer.
Le tensionneur de harnais Lebois SRT en bref
- Compatibilité : PC
- Logiciel pilote : FlyPT Mover
- Couple du moteur : 4Nm
- Prix : comptez entre 300 et 400€ avec les frais de port (sans les sangles). Ce à quoi il faudra ajouter les impressions 3D pour le boitier Arduino, l’attache pour la sangle et le capot qui vient guider le câble.
Installation sur le châssis
Dans notre cas, nous n’aurons pas besoin de fabriquer ou commander chaque élément. Lebois nous a envoyé un tensionneur « prêt à l’emploi » qu’il ne reste qu’à poser sur le châssis. Le moteur MiGE vient se fixer sur le châssis à l’arrière du baquet grâce à une platine. Au niveau des passages de sangle des épaules, on installe les deux crochets et la tige guide. C’est sur cette tige que la sangle va rouler quand le moteur tirera dessus.
On accroche ensuite les sangles à l’attache imprimée en 3D qui les relient maintenant au moteur. Les deux sangles au niveau des hanches s’attachent sur les côtés de votre baquet. C’est donc maintenant le moment de brancher toute l’électronique, à commencer par le driver qui se relie au moteur puis au boitier qui contient l’Arduino. Enfin je vais installer le boitier Arduino à portée de main et le brancher en USB directement au PC.
On lance FlyPT
Maintenant que tout est branché, on passe à l’installation du logiciel pilote. Ca se passe sur le logiciel FlyPT, encore un outil créé par un passionné pour les passionnés. –> Télécharger FlyPT
Une fois le logiciel téléchargé et installé vous pouvez télécharger et lancer le setup déjà créé par Lebois. Ca vous permet de directement démarrer avec un réglage qui fonctionne et que vous pourrez faire évoluer plus tard. Pour le télécharger, il vous suffit d’aller sur le site de Lebois. Je vous ai mis le lien à la fin de l’article 😉
Vous aurez alors le choix entre 3 options. Soit utiliser le tensionneur de harnais uniquement sur les accélérations. Soit sur les freinages. Soit sur les deux.
Comment éviter les conflits entre FlyPT et SimHub
ERRATUM : pendant notre test vidéo, j’ai dit que le tensionneur ne fonctionnait pas si SimHub était activé. C’est une erreur. En réalité, il suffit d’indiquer à SimHub quels ports USB il doit scanner ou pas.
En piste avec le tensionneur de harnais
C’est parti pour les premiers tours de roues. FlyPT est configuré, le jeu lancé et le switch on/off du boitier Arduino est enclenché. On va maintenant pouvoir ajouter de la pré-tension avec le potard de droite (blanc). En tournant le potard vous allez sentir le harnais se serrer doucement autour de vos épaules. Réglez-le jusqu’à être solidement harnaché à votre baquet.
Ensuite vous pouvez tourner le bouton Gain (rouge). C’est ce bouton qui va gérer la force maximale envoyée par le tensionneur. Alors allez-y doucement avec ce bouton. Commencez par ajouter 1/4 ou 1/5ème et faites quelques tours de piste. Montez le « volume » progressivement jusqu’à trouver le réglage qui vous donne la précision qui vous plait sans que ça devienne oppressant ou douloureux évidemment.
D’ailleurs à ce sujet, ne vous en faites pas. J’avais moi-même quelques appréhensions avant de tester le tensionneur de harnais. En réalité, même si vous mettez le gain à fond les à-coups ne fond pas vraiment mal. Mais mieux vaut prévenir que guérir alors soyez attentif pendant vos premiers essais pour ne pas vous faire surprendre.
Côté sensations ça donne quoi ?
Au départ c’est assez surprenant, mais effectivement ça marche ! Le cerveau arrive assez bien à se faire berner par le procédé. Et même si à chaque freinage, le harnais vient tirer vers l’arrière, ça ajoute un vrai plus à l’immersion.
J’ai commencé en mode Accélérateur + Freinage. On y sent bien chaque passage de rapport, le couple à l’accélération, même les vibreurs ! Et sur ces sujets, j’ai trouvé le tensionneur bien plus pertinent que les bass shakers ou autres systèmes haptiques à vibrations.
Par contre j’aurais apprécié de pouvoir baisser la force à l’accélération et monter uniquement celle du freinage (c’est peut être possible en allant bidouiller les réglages de FlyPT mais très sincèrement je ne suis pas assez calé dessus pour m’y être risqué).
Je pense cependant que pour vraiment utiliser le tensionneur pour adapter votre force de freinage, il manque encore un petit quelque chose. Oui on est serré par le harnais mais il manque peut être le côté « oreille interne » qui pourrait être apporté par un seat mover. Et je me dis que si on associait le tensionneur à un seat mover on pourrait peut être vraiment améliorer l’expérience et mieux appréhender nos freinages.
C’est donc quelque chose que j’essaierais de faire dans les prochains mois !
Le bilan : Gadget ou indispensable ?
Le tensionneur de harnais s’est révélé être un vrai atout dans l’immersion en course. Même si ça manque encore de quelque chose pour vraiment nous faire ressentir avec précision la force de freinage, c’est un système qui manque instantanément dès qu’on le désinstalle. Outre les freinages, c’est aussi le ressenti lors de passages de rapport ou les vibreurs que j’ai particulièrement apprécié.
Si vous avez un peu de temps à y consacrer pour fabriquer le votre, c’est un vrai plus sur un châssis. Et le rapport qualité/prix proposé par le modèle de Lebois est tout simplement imbattable à ce jour. Bref, une belle découverte qui me manque cruellement depuis qu’on l’a renvoyé à son créateur !
Comment fabriquer le votre ?
Si le tensionneur de harnais P1 de Lebois vous intéresse, vous pouvez retrouver la liste de course et toutes les instructions sur son site. Vous pouvez aussi rejoindre son canal Discord pour lui poser vos questions pendant le montage 😉
