Cloud gaming et SimRacing, est-ce que ça marche ?

Il y a quelques jours, un lecteur nous a demandé si le matériel simracing qu’il pensait acheter fonctionnerait avec un système Cloud Gaming. C’est un sujet qui m’a tout de suite interpelé car si Cloud Gaming et SimRacing étaient enfin un combo gagnant, je pourrais moi-même devenir un très bon client. J’ai donc choisi de consacrer une semaine à ce sujet tout d’abord pour voir si ça fonctionne mais aussi pour vous partager le résultat de mes essais.

Cet avis est basé sur mon expérience personnelle :

En tant que joueur, consommateur et client, voilà le retour sur l’expérience qui fut la mienne lors de mes essais SimRacing en cloud computing. Selon votre position géographique, la qualité de votre connexion internet, l’aval des dieux du cloud… votre expérience pourrait s’avérer différente de la mienne.

Le cloud gaming c’est quoi ?

En très bref : Vous avez un PC asthmatique et vous voulez jouez en Ultra sur vos simus ? Le cloud vous permet d’avoir une config de fou sans avoir à payer 3.000€ pour votre PC.

Le Cloud Gaming c’est une façon de consommer le jeu vidéo. Il existe des plateformes sur lesquelles vous pouvez vous abonner pour avoir accès à des catalogues de jeux. Un peu à la façon d’un Netflix ou d’un Prime Video par exemple.

Vous prenez votre abonnement, vous avez accès aux jeux et vous pouvez y jouer tant que vous restez abonné. Dans la grande majorité des cas vous n’avez pas besoin d’installer les jeux sur votre PC, ils sont installés sur le « Cloud » tout comme vos sauvegardes. Ce qui permet de jouer à vos jeux sur quasi n’importe quel outil. Que ce soit votre PC mais aussi une tablette, un smartphone, etc.

Vous avez un écran et un accès internet ? Alors le cloud gaming vous permet (en théorie) de jouer à vos jeux avec des configurations de dingue.

L’avantage principal, c’est que vous n’avez pas besoin d’un PC de compétition pour faire tourner vos jeux aux maximum de leurs performances. Au final, ce que vous voyez à l’écran n’est qu’une rediffusion en direct de ce qui se passe sur le server de votre plateforme Cloud Gaming.

Je pense que les plus attentifs d’entre vous auront déjà remarqué plusieurs points sur lesquels l’expérience va s’avérer périlleuse. Car, si sur le papier, le cloud gaming est une révolution, dans les faits ça reste une méthode très très peu employée aujourd’hui dans le gaming PC. Et ce n’est pas un hasard. Sur console les plateformes Playstation Plus et XBox cloud gaming sont largement démocratisées, mais leur fonctionnement est encore différent et elles ne collent pas à ce qu’on cherche à faire aujourd’hui pour cet essaie.

On trie les plateformes de cloud gaming

Le premier grand pas dans mon aventure cloud a été d’aller voir de plus près les plateformes. Le gros problème auquel j’ai été confronté, c’est qu’AUCUNE de ces plateformes n’a la compatibilité avec les volants ou autres périphériques SimRacing.

PlateformeStreamingPrixEn bref
Sora StreamFull HD 60fpsEssai 2,99€/semaine.
Abonnements 9,99€ à 12,99€/mois
Les quelques avis de streamers que j’ai pu voir dessus m’ont largement dissuadé. C’est surtout le lag qui pose souci. Mais pour moi il y a un autre problème de taille, c’est qu’on ne peut pas voir la liste des jeux avant de payer son abonnement (non remboursable). Hors de question de mettre un pièce dans la machine sans savoir ce qu’il y a dedans. Ciao.
Blacknut14,99€/moisCatalogue de 500 jeux mais aucun jeu simracing récent, ni aucune « simulation » d’ailleurs.
Nware1080pA partir de 8,99€/mois ou 99,99€/anPas de catalogue ici, vous devez utiliser vos propres clés d’activation de jeux ou bien synchroniser votre compte Steam (ou autre launcher) pour utiliser vos jeux déjà achetés.
Boosteroid1080p 60fpsA partir de 7,49€/moisMême fonctionnement que Nware.
Amazon Luna+9,99$/moisAccès au catalogue Amazon Prime. En jeu typé « simracing » il n’y a que WRC Generations dessus. Pour la modique somme de 17,99$ par mois vous pouvez ajouter Ubisoft+ qui vous permettra de jouer à The Crew. Tentant ? Je vous laisse en juger par vous même.
GEFORCE Now1080p 60fps
4K 120fps
9,99€/mois
19,99€/mois
Là encore il faut acheter vos propres jeux et les relier à la plateforme. Sur le papier c’est l’offre qui semble la plus solide. Dommage que les volants ne soient pas supportés !

Le Cloud Computing c’est quoi ?

Bon, on vient de voir que les plateformes de cloud gaming n’allait pas être adaptées pour un simracer équipé de matos spécialisé. Je me rabat donc sur le cloud computing. Et là ça devient intéressant ! Le cloud computing, ça vous permet d’avoir un « vrai PC virtuel » complet que vous pouvez utiliser pour tout et n’importe quoi. Pour vous résumer grossièrement comment ça fonctionne :

  • On choisit un hébergeur et une machine virtuelle à louer.
  • Démarrage de la session Windows (ou autre) sur votre machine virtuelle.
  • Vous installez les logiciels que vous voulez, tout est possible.
  • Profitez des performances d’un « gros » PC depuis n’importe quel écran connecté.

Et là, je me dis BANCO ! Si je peux installer n’importe quel jeu et n’importe quel logiciel je devrais pouvoir faire du simracing avec le Cloud Computing !

Sam, très naïvement lors de ses recherches préliminaires…

Après quelques recherches, je m’aperçois qu’il n’y a que deux options adaptées à ce que je compte faire. Shadow et AirGPU. Ce sont d’ailleurs les deux options que m’avait envoyé notre lecteur dans son mail avant que je me lance dans cette aventure. Si je l’avais écouté depuis le départ, j’aurais gagné une bonne journée de recherches ! Mais il me semblait important de quand même faire ce travail pour avoir une vue d’ensemble.

Shadow, le cloud computer made in France

Shadow est une solution cloud computing made in France qui revient de loin ! En 2021 la boite aurait disparue corps et biens si elle n’avait pas été intégralement reprise, revue et refinancée. Voyons ce qu’ils proposent aujourd’hui :

Vous pouvez y louer un ordi virtuel complet pour des tarifs qui vont de 32,99€ à 49,98€ par mois. Ce à quoi il faut ajouter 9,99€ en frais « d’installation » pour les deux offres si vous prenez juste un mois. C’est assez décourageant niveau tarifaire, car si je veux l’essayer, ça veut dire que je devrais sortir de 42,98€ à 59,97€ d’entrée de jeu.

Ensuite, qui dit PC virtuel dit mémoire de stockage pour nos logiciels et fichiers. Dans les deux offres de base, vous avez 512Go de mémoire dispo. Ca peut faire un peu juste ! Dans le simracing à l’heure actuelle on tourne généralement autour des 100go par jeu. Et ça c’est sans compter Assetto Corsa premier du nom qui peut rapidement vous bouffer 500-600Go si vous aimez les mods circuits et véhicules ! Mais victoire, on peut au besoin ajouter 2To de mémoire avec le Shadow Drive pour 4,99€ par mois.

Ce qui me chagrine « un poil » ce sont les configurations de PC proposées. Car au final, même si la société arrive à me fournir un service parfait (ce qui reste à voir), les machines sont loin des PC gamers haut de gamme. Je vous laisse en juger par vous même :

ComposantsShadow PC+Shadow PC Power Plus
CPUIntel XEON 3.5 GHz (ou équivalent)AMD EPYC 7543P 4 cores et 8 threads
GPUGeForce GTX 1080 (ou équivalent)NVIDIA RTX A4500 (ou équivalent)
RAM12 Go28 Go
Stockage512 Go512 Go
StreamingJusque 4K UHD – 60fpsJusque 4K UHD – 60fps
Prix32,99€49,98€

AirGPU, un poil plus flexible ?

AirGPU c’est un peu le même combat que Shadow. Mais au lieu de payer un abonnement fixe mensuel, vous payez le temps d’utilisation de la machine virtuelle. En fonction de l’endroit où vous vous trouvez dans le monde, vous pourrez choisir un server différent. Et sur chaque server vous aurez le choix entre différentes configurations de PC virtuel à créer et utiliser.

Les options sont nombreuses et dépendent donc des servers. Je ne vais donc pas en faire la liste exhaustive, mais plutôt vous donner les deux configurations que j’ai pu essayer :

ComposantsConfig 1Config 2
CPU4 vCPUs8 vCPUs
GPUNvidia Tesla T4Nvidia Tesla T4
RAM16 Go32Go
Stockage100 Go100 Go
OSWindows Server 2022Windows Server 2022
Streaming1080p – 60fps – 15Mbit/s4K – 60fps – 45Mbit/s
Prix1,45$/heure HT2,75$/heure HT
Attention, tous les tarifs sont exprimés en dollars américains et Hors Taxes.

Comme vous pouvez l’imaginer, à 2,75$ hors taxe de l’heure, ça va vite faire un budget ! Surtout si vous avez besoin de mémoire car pour un espace de stockage de 500Go il faut quand même débourser 35$ HT par mois.

Mon choix pour ce test

Après une seconde journée de recherche je finis par me décider à prendre un compte chez AirGPU. Même si je dois débourser 3,30€ TTC de l’heure plus les 0,25€ par jour de stockage je me dis que pour les besoins du test, au moins j’aurais accès à des machines virtuelles un peu plus performantes que sur Shadow.

Est-ce que c’était une erreur ? Vous allez bientôt le découvrir !

Premiers pas dans le Cloud SimRacing !

Avant de démarrer mon expédition sur le cloud, je commence par faire un test de vitesse de connexion sur speedtest.net. Voilà le résultat :

Ping : 15ms
Download : 51,78Mbps
Upload : 28,38Mbps

Aller, c’est parti je sors la carte bleue, je met un billet de 10 dans la machine et je me lance. Je crée un compte chez AirGPU et choisis une première configuration (voir tableau au dessus). Si je choisis cette configuration c’est parce qu’elle est assez proche de mon PC à la maison et que j’imagine que ça me permettra d’avoir un point de comparaison intéressant. Le server que me propose la plateforme est celui de Frankfort avec un ping de 43ms. Ca me semble assez élevé mais après avoir fouillé dans leur liste, je m’aperçois que je n’aurais pas mieux. Après tout, je n’avais qu’à habiter à côté d’un server… Ca m’apprendra !

La machine virtuelle est installée, je la démarre, j’arrive sur le bureau de ma session windows sur le cloud et… (?) Et ça lag ! Dès le premier mouvement de souris je sens bien qu’il y a un décalage entre ce que je fais et ce que je vois à l’écran. Ce n’est pas vraiment flagrant visuellement mais ça se ressent tout de suite et ça rend toute action désagréable et peu naturelle.

Installation des logiciels sur ma machine virtuelle

Mais je ne me laisse pas abattre pour autant ! Steam est déjà installé sur la session alors je vais connecter mon compte et installer rFactor 2. Pourquoi cette simue ? Parce que j’y roule beaucoup et que je sais très très bien quelle expérience de jeu cette simue est supposée me procurer avec la base/volant que j’ai sur le châssis.

Lors de mes essais j’avais sur le châssis une base Asetek Invicta et un pédalier Simagic P1000. Il me faut donc les logiciels Asetek Racehub et Simagic SimPro. Je commence donc par télécharger RaceHub sur ma machine virtuelle, j’allume la base… Et rien !

Oh et m*rd* ça va pas commencer !

Sam vs the machine

Il y a un détail que j’avais un peu pressenti et qui s’est tout de suite vérifié. Aucun de mes périphériques de jeu n’ont été reconnus par ma machine virtuelle. Les seules choses qui fonctionnent sont mon clavier, ma souris et ma manette. Ni base, ni pédalier, ni shifter, ni quoi que ce soit d’autre ne fonctionne nativement.

Comment brancher un volant sur AirGPU ou Shadow ?

Pour utiliser un volant de simracing ou un autre périphérique sur un système de cloud computing il nous faut un outil de « remote USB ». Pour faire simple, vous branchez votre volant à votre PC à la maison, le logiciel de remote USB va faire le relais jusqu’au « port USB virtuel » de votre machine de cloud computing. Comme ça, hopla, votre volant est utilisable sur votre PC virtuel.

Dans mes recherches j’en repère deux qui me semblent pertinents. FlexiHub et VirtualHere. Les deux proposent de créer des connexions USB à distance. Mais je vais privilégier FlexiHub grâce (ou à cause) à son aide à l’installation en français et sa facilité d’utilisation vue de l’extérieur pour un gars comme moi qui ne suis pas du tout un habitué à ce genre d’outils.

J’installe la version d’essaie de FlexiHub

Pour commencer, je décide de tester la version gratuite de FlexiHub qui ne me permet que de brancher un seul périphérique à mon ordinateur virtuel. Je choisis de privilégier la base Direct Drive et j’utiliserais ma manette de PS4 en guise de pédalier. Si l’expérience fonctionne, il sera temps de passer à la caisse pour connecter le pédalier mais chaque chose en son temps.

Les premiers essais sur piste : RIEN ne va.

J’ai faim, j’ai soif, j’ai mal au dos et tous mes amis sont morts !

Abraham Simpson,

Une fois que j’ai terminé les installations du jeu et des logiciels pilotes et vérifié que ma base Asetek était bien reconnue, j’ai voulu enfin passer sur la piste. Quelle erreur ! Je vous le dis avec tout le sérieux du monde, la première journée que j’ai passé avec AirGPU fut UN DESASTRE. C’est bien simple, ma machine virtuelle passait son temps à planter à chaque fois que je lui demandait soit de lancer le jeu, soit d’entrer dans un menu, soit de sauvegarder un réglage de retour de force, etc.

Le seul moment où j’ai enfin atteint la piste pour rouler j’ai eu droit à des graphismes dignes de F1 1999 et un Lag qui rendait l’expérience tout bonnement injouable. De toute manière tout à planté pendant le premier virage.

Sur 6 heures dans mon châssis j’ai passé moins d’une heure avec une machine fonctionnelle. Et comme si ça ne suffisait pas mon billet de 10€ est déjà bouffé. Je suis exténué, énervé et je décide d’arrêter le massacre pour aujourd’hui.

Seconde journée de test, je fais tapis !

Nous voilà le lendemain, j’ai pu dormir et réfléchir à ma vie et à mes erreurs. J’en suis venu à la conclusion que si l’expérience à échouée, c’est peut être parque j’ai voulu y aller « à l’économie ». Après tout, à quoi bon tester une méthode révolutionnaire si c’est pour la mettre en pratique avec des demi-mesures à chaque étape ?

Alors j’y vais à fond ! Je reconfigure ma machine virtuelle sur AirGPU et passe sur la seconde configuration qu’on a vue dans le tableau plus tôt dans l’article. Ca coûte un rein (3,30€/heure) mais quand on veut le top du top il faut savoir en payer le prix ! Je vais ensuite sur le site de Flexihub et je cherche les formules d’abonnement. Aïe !

Au début, ça me semble à peu près cohérent, 14,99$ par mois, après tout, pourquoi pas ? Je me décide donc à l’acheter. Mais là SURPRISE ! En fait ce prix, c’est uniquement si je prend l’abonnement annuel ET c’est hors taxes. Résultat je me retrouve concrètement à lâcher 41,29$ (38,79€) pour un mois d’abonnement TVA incluse. Comment vous dire… Je me sens déjà pas mal roulé à ce stade.

Et le sentiment ne va pas s’atténuer puisque au final, même en ayant payé l’abonnement, rallumé l’ordinateur et relancé tous les outils, je ne peux toujours pas y connecter mes autres périphériques. J’aurais soi disant déjà le nombre maximum de connexions faites entre mon ordinateur réel et virtuel. Il y a bien un support en ligne mais quand j’essaie de les joindre je reçois un mail automatique qui m’informe que je peux attendre jusqu’à 5 jours (CINQ JOURS !?!) pour avoir une réponse.

Dans cette grande machine à laver des sens, tout tourne autour de moi. Une issue, un échappatoire ? Aucun. Tout ce qu’il me reste c’est un désespoir catatonique. Stupeur, incompréhension, frustration et soif de revanche.

Sam découvre les joies du cloud

Une expérience minable (je pèse vraiment mes mots)

Mais vous me connaissez, j’ai continué ! De toute façon j’ai déjà payé, alors autant enfourcher cette foutue bécane et aller jusqu’au bout, voire où ça nous mène…

Pour commencer, saluons les points qui se sont améliorés grâce à mon changement en machine virtuelle. Déjà graphiquement, c’est mieux. J’ai beaucoup moins d’aliasing et je peux pousser le jeu en ultra. Mais ça reste plus moche que ce que mon pauvre PC et sa 1080 insomniaque est capable de me sortir ! Un comble pour des machines supposées fournir des expériences visuelles incroaybles. J’ai aussi eu moins de crashs de la machine, youpi.

Fini les réjouissances on passe au vif du sujet. J’ai eu droit a quelques mini-coupures dans le streaming vidéo. Ca ne durait jamais plus d’une petite seconde mais quand tu fais du simracing c’est évidemment une catastrophe !

Ne reproduisez pas ça chez vous…

Et on peut enfin passer au point le plus « attroce » de toute cette expérience : la gestion volant. C’est bien simple, la latence entre mes mouvements physiques et les mouvenents reproduits dans le jeu par le volant se compte en dizièmes de secondes. Sans exagérer, quand vous essayez de tourner le volant à 90°, vous avez littéralement le temps de finir le mouvement avant que ça n’ai commencé en jeu. Et ça, évidemment ça vient du fait qu’on a un intermédiaire (flexihub) entre le volant et la machine virtuelle. Sans oublier que chaque outil est relié à l’autre par des connexions internet à la qualité fluctuente.

Enfin, le retour de force était complètement pété. Aucun détail, juste des acoups bruts, sans saveur, placés n’importe comment (à cause du lag massif). Là aussi ça vient très probablement de flexihub qui doit compresser à mort les datas.

Pour résumer : Lag visuel, coupures, freeze, retour de force complètement foiré, imput lag MAGISTRAL… Ma seconde journée fut presque aussi désastreuse que la première. Une expérience globale minable.

J’ai quand même fini après plus de 5 heures de tentatives infructueuses à faire un tour complet de circuit ! Bon il a fallu que je coupe le retour de force de ma base pour éviter de me blesser et éviter que la machine crash sans arrêt… Mais j’ai pu faire un tour et c’est tout ce que je demandais pour enfin éteindre tout de fatra.

Là où Cloud Computing, Cloud Gaming et SimRacing ne font pas bon ménage

Le simracing demande de la précision, une réactivité parfaite et une grande stabilité. Vous devez être en mesure de savoir précisément ce que fait votre véhicule de façon aussi instantanée que possible pour rester sur la piste. Et c’est justement sur la réactivité et l’instantanéité que le cloud peut être un problème pour le pilote. Car le cloud ajoute obligatoirement du lag à l’expérience de jeu. Mais aussi l’input lag lié à votre méthode de connexion des périphériques.

Pour illustrer, imaginons que vous ayez un lag de 0,2 secondes (un gouffre qu’on a pourtant largement dépassé durant l’expérience) sur votre simulateur. Si vous roulez à 100Km/h sur la piste avec ce handicap, vous aurez toujours 5,5mètres de retard sur ce que fait votre véhicule. Je ne pense pas que j’ai besoin de vous en dire plus pour que vous compreniez en quoi c’est un problème pour un simracer.

Alors oui, sur vos PC à la maison, il y a et il y aura toujours du lag entre le moment où le jeu vous envoie une information et le moment où vous allez la recevoir. C’est dépendant de beaucoup de facteurs, comme votre PC, votre écran, vos périphériques, les logiciels tiers utilisés, l’humeur des dieux du simracing… Mais ça se joue en millisecondes et c’est relativement bien maîtrisé sur les PC aujourd’hui. Ce qui n’est de toute évidence pas du tout le cas dans le cloud computing à ce jour.

La chaine infernale du lag

Etapes de la chaine du lagSur PC standardPlateforme Cloud Gaming/Computing
0 – Il se passe quelque choseLe jeu crée les informations (Visuel et FFB)Le jeu crée les informations (Visuel et FFB)
1 – La machine travailleFFB : Info envoyée au logiciel qui gère votre retour de force qui traite et envoie l’information au volant (généralement 1ms sur tous les logiciels de traitement actuels).

VISUEL : L’information est envoyée à l’écran (généralement 1ms)
FFB : Envoyée au logiciel qui gère votre retour de force qui traite et envoie l’information au REMOTE USB

VISUEL : L’information est envoyée en streaming à l’écran (20-50ms)
1.5 – La machine traine la pate/FFB : Le REMOTE USB envoie l’information à votre PC physique qui la transmet au volant
2 – L’humain passe à l’actionLe pilote voit et ressent l’information. (Temps de réaction variable selon les gens, va généralement de 400 à 750ms)
+
Il adapte son pilotage en fonction de ce qu’il a vu et ressenti.
Le pilote voit et ressent l’information. (Temps de réaction variable selon les gens, va généralement de 400 à 750ms)
+
Il adapte son pilotage en fonction de ce qu’il a vu et ressenti.
3 – Retour à l’envoyeurINPUT : L’information part du volant pour être traitée par le logiciel et envoyée au jeu (1ms).
+
VISUEL : Résultat de l’action affiché à l’écran (1ms)
INPUT : L’information part du volant en direction du REMOTE USB).
3.5 – /INPUT : Le REMOTE USB transfert l’input à la machine virtuelle qui transmet au logiciel pilote qui transmet au jeu.
+
VISUEL : Résultat de l’action affiché à l’écran (1ms)
Pour aller plus loin : article qui explique bien mieux que moi pourquoi le cloud et le simracing c’est pas top.

Bilan financier de l’opération

Face à moi, le néant ! Vous savez… Quand un homme désabusé abandonne tout espoir, les seules traces qu’il laisse derrière lui ne sont que des jets de cendres sur les fantômes de son passé.

Sam, pris d’une soudaine crise existentielle suite à ces essais.

J’en ai fini avec cet essaie, il est l’heure de faire le point sur les comptes. Concrètement sur les 14 heures que j’ai passé sur le châssis, j’ai pu faire 1 tour du circuit Knickhill sans retour de force en utilisant une manette en guide de pédalier. Ah et j’oubliais, j’avais le pit limiter activé tout le long parce que les boutons ne marchaient pas… mais on n’est plus à ça prêt ^^. Bon on passe à la caisse :

  • Air GPU : 20$
  • FlexiHub : 41,29$
  • Total : 61,29$ soit 57,66€ au taux de change du jour.

Est-ce que ça valait le coup ? Je vous laisse seul juge !

Mon avis sur le Cloud Computing / Cloud Gaming SimRacing

Ne faites pas ça. La semaine que j’ai passé est probablement la pire de toute mon histoire simracing, et pourtant j’en ai vu des galères ! Le cloud s’est avéré très cher pour des performances loin du rêve que les fournisseurs m’avaient vendu. L’expérience avec un volant était tout bonnement minable et le lag constant même à la manette rend de toute façon l’expérience INUTILISABLE dans un contexte simracing qui demande précision et coordination.

Si vous voulez un excellent PC mais que les finances bloquent, je suis persuadé que la location longue durée est BIEN plus pertinente. Chez Boulanger on trouve des PC de location à partir de 30€ par mois ou encore chez Rue du Commerce.

En location, votre PC est garanti, assuré, changé à intervalles réguliers (généralement tous les deux ans) pour que vous ayez toujours une machine performante et surtout ça marche ! D’ailleurs, le PC sur lequel je suis en train de vous écrire est un PC de location. Ah et au fait, si vous avez une entreprise, la location passe en charge 😉

Reste la question de la consommation électrique. C’est vrai qu’avec un PC à la maison il faut aussi compter la conso éléctrique dans la balance. Chose qu’on n’a pas à regarder quand on utilise un PC cloud. Mais ne soyons pas dupes ! Le prix de l’energie est forcément très bien calculé dans les offres de cloud computing et ça m’étonnerait que ça soit avantageux. Mais je reste ouvert ! Et si vous avez déjà calculé la conso de votre PC n’hésitez pas à le partager en commentaires. Je suis très curieux de voir ce que ça coûte réellement !

Aller, je file me changer les idées pour tenter d’oublier le cloud et ces douloureurses journées, et je vous dis à très vite juste en dessous !

Sam
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Rédacteur en chef et fondateur du site, la passion du SimRacing m’accompagne depuis l’enfance. Après une quinzaine d’années sur console je suis passé du côté des joueurs PC et je passe le plus clair de mon temps sur RF2 et Assetto Corsa. Ma seule volonté : retrouver à la maison les sensations que procurent les véritables bagnoles de compétition. C’est dans cet esprit que je pars aussi souvent que possible sur les routes pour découvrir du matériel et avoir les retours d’expérience de pilotes professionnels. Vous pouvez aussi me retrouver sur la chaîne Youtube Sam et Flo dans laquelle nous partageons nos essais et voyages autour de la simulation automobile.

Je serais ravi d'avoir vos avis !

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