Et si l’idée du rachat de Fanatec par le géant de l’industrie Corsair ne datait pas d’aujourd’hui ? Il y a de quoi se poser la question quand on apprend le lancement imminent de la prochaine gamme Corsair Racing. Que va-t-elle proposer ? Qui est le public cible ? Tentons d’y répondre…
Doit-on avoir peur de la suite ?
La question mérite d’être posée. Jusqu’à présent, Corsair a toujours gardé les marques telles quelles après leur rachat. Le meilleur exemple est peut-être la marque Elgato, qui a su garder sa propre entité et se porte extrêmement bien aujourd’hui. Donc à priori, me direz-vous, il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour Fanatec.
C’est alors qu’une interview donnée par Andy Paul, le CEO de Corsair, pour NASDAQ est venue chambouler un peu le programme. Une nouvelle gamme est en route et son arrivée est programmée dans un mois, lors de l’événement COMPUTEX 2024. Sacrée surprise, n’est-ce pas ?
En conséquence, nous nous attendons à ce que notre prochaine manette de jeu mobile et notre prochaine gamme de produits de course SIM soient deux lancements remarquables pour nous. Corsair Racing devrait être lancé à COMPUTEX en juin 2024.
Nous avons développé une expérience globale conçue pour offrir une expérience de course SIM entièrement immersive. Il s’agit d’une catégorie à forte croissance, d’autant plus que la Formule 1 continue de s’intéresser aux États-Unis.
Corsair aura un avantage unique sur ce marché en raison de notre capacité à produire tous les composants pertinents pour une configuration de course SIM combinant nos nouveaux composants de course avec nos PC de jeu, nos moniteurs incurvés et nos périphériques PC.
ANDY Paul, CEO CORSAIR – NASDAQ
Le développement d’une gamme n’est pas chose simple. Il faut une étude du marché, la faisabilité des produits, sans oublier la fabrication et la distribution. Des étapes longues, qui représentent la mobilisation des ressources humaines importantes, qui par la force des choses, peuvent s’avérer coûteuses. C’est là que le rachat de la marque Fanatec paraît évidente. Une marque qualitative, innovante avec des licences telles que la FORMULE 1, qui représente au final un gain de temps considérable pour Corsair. Le tout était soigneusement préparé bien avant le rachat officiel. Il n’y a aucun doute là-dessus.
Le rachat, un coup de poker ?
Si l’on se rappelle bien, les premiers signes des difficultés pour la marque Fanatec ne datent pas d’aujourd’hui. Et petit à petit, le tout devenait un sacré fardeau à porter. Sans oublier les déboires du service après-vente, crucial pour une marque internationale.
Mais malgré tout, au-delà du fait que Fanatec parvienne à survivre, le prolongement de la licence d’exploitation FORMULE 1 a été une bouée de sauvetage. C’était presque irréel sachant que Fanatec avait son banquier sur le dos.
Avec le recul, on se dit que ce fut une excellente affaire surtout pour Corsair. Nul doute qu’une entreprise pesant plus d’un milliard de dollars aurait certainement dû mettre une somme beaucoup plus importante sur la table afin d’obtenir les droits d’exploitation F1.
Alors certes, Corsair débourse une sacrée somme pour éponger les dettes de Fanatec, mais sachant qu’ils récupèrent des franchises telles que la F1, le WRC et la visibilité plus que importante dans la compétition GT WORLD CHALLENGE, c’est une somme dérisoire face à la visibilité acquise.
Nous évaluons soigneusement les opportunités dans le cadre du cours régulier des affaires, et nous chercherons à poursuivre celles qui correspondent à nos plans de croissance à long terme du point de vue du produit et de la marque et de l’évaluation.
Dans l’attente de l’équilibre de 2024, nous ne nous attendions pas à une croissance du segment des composants et des systèmes de jeu avant le lancement de la prochaine famille de cartes GPU, qui devrait être à la fin de 2024 ou au début de 2025. Pour le segment Gamer and Creator Peripherals, nous nous attendons à une croissance significative, en particulier pour les nouveaux produits que nous avons récemment lancés et plus encore que nous sommes sur le point de lancer.
De plus, comme nous l’avons mentionné dans notre dernière mise à jour, nous entrerons dans deux nouvelles catégories de produits en 2024, les courses SIM et les contrôleurs mobiles. Nous nous attendons à ce que le marché global du jeu revienne maintenant à des niveaux de croissance historiques à mesure que les effets de la pandémie s’atténuent dans l’histoire.
ANDY Paul, CEO CORSAIR – NASDAQ
Alors, est-ce la fin de Fanatec ?
Absolument pas, et ce serait un suicide commercial à mon sens que d’abandonner une telle marque. Au contraire, nous allons certainement avoir une réorientation de celle-ci vers le haut de gamme. Une vitrine technologique qu’elle mérite largement.
Il ne fait aucun doute que Corsair souhaite exploiter les licences telles que la F1. Et vu la visibilité croissante de celle-ci, je vois la marque s’emparer des produits d’entrée et de milieu de gamme, touchant ainsi un public large, débutant dans le sim racing. L’esport sera sans doute la priorité dans un premier temps.
Tout en gardant la marque Fanatec pour un public aguerri, hardcore, visant la simulation pure. Des produits haut de gamme, tels que le volant BMW M4 GT3, qui s’approchent de plus en plus de la réalité. Des moyens financiers supplémentaires venant de la maison mère Corsair qui garantiront une sérénité dans le temps. N’oublions pas qu’à ses débuts, FANATEC était, face à ses concurrents de l’époque, une marque haut de gamme.
Selon certaines sources, Thomas Jackermeier conserve un poste dans le développement des produits. Connaissant sa passion pour le sim racing et ce qu’il a accompli jusqu’à présent, nous voilà rassurés. Certaines mauvaises langues le voyaient remis au placard, mais à y analyser la situation de plus près, il offre non seulement une bouée de sauvetage extraordinaire à Fanatec, mais permet également de franchir une nouvelle étape dans le sim racing.
