Le Cammus DDWB 2021 c’est un placement assez clair en terme d’offre : 15Nm, 500€. Voilà. C’est gros et c’est pas cher. La marque chinoise avec ce tout premier modèle sorti il y a deux ans déjà cherchait donc à se faire une place dans le monde du Sim Racing en jouant la carte d’un tarif très agressif.
Mais concrètement ça donne quoi cette base ? C’est ce qu’on va voir. En tous cas ce qui est sur, ami lecteur, c’est que Flo et moi-même avons été très surpris que ce soit Cammus eux même qui nous demande de faire cette review. Ce n’est un secret pour aucune marque, nous n’hésitons pas à sortir l’artillerie quand c’est nécessaire. Quand j’ai demandé à Cammus s’ils avaient conscience qu’on allait vraiment donner notre avis clair sur le modèle, ils ont acquiescé et nous ont précisé que « justement, ils cherchent à avoir des feedbacks concrets pour améliorer leur gamme ».
Je tiens donc à saluer le fair play de cette marque. Ceci étant dit, on peut passer au test !
Le Cammus DDWB 2021 techniquement ça donne quoi ?
Compatibilité | PC |
Dimensions | 33cm de long QR inclus, 14cm de haut et 19,5cm de large |
Moteur | Direct Drive (moteur pas à pas) |
Couple | Pic : 15Nm Continue : Non communiqué Réactivité (montée en couple) : Non communiquée |
Encodeur | Non communiqué |
Amplitude de braquage | 180° à 2520° réglable via le logiciel Thrustmaster |
Connectiques | 1 sortie USB vers PC 1 Alimentation 7 ports CAN bus pour des accessoires de la marque 1 port pour brancher un bouton d’arrêt d’urgence |
Mode de fixation de la roue | Quick Release type NRG |
Design et ergonomie
Quand on découvre le Cammus DDWB pour la première fois, il faut avouer que sa taille impressionne. C’est la base la plus volumineuse de tout le marché SimRacing dans cette ordre de puissance.
Par contre j’ai été tout de suite agréablement surpris par la finition du matériel. La base est en aluminium noir et les coins ont de jolis chanfreins couleur alu.
Sur la face avant de la base on retrouve le bouton d’allumage mais aussi 5 boutons et 2 sélecteurs rotatifs et 2 switches. On pourra les paramétrer dans nos jeux. L’idée est sympa, restera à voir si c’est pratique en course.
- Dans le carton :
- Base Cammus DDWB
- Volant (jante, hub, quick release, emblème et visserie pour monter le volant soi même)
- Quick Release type NRG
- 1 bloc d’alimentation
- 1 Cable USB-C – USB
Le volant aussi est une bonne surprise, la roue en faux cuir et son Hub en aluminium et carbone est jolie et une fois montée elle est rigide et agréable en main. Les palettes sont magnétiques et peuvent être réglées pour s’adapter à la longueur de vos doigts. Concrètement, sur ces aspects, on est au très au dessus de ce à quoi je m’attendais.
Les boutons de la discorde
Par contre, ça se gâte dès qu’on appuie sur les boutons pour la première fois. Les boutons choisis par Cammus sont à la fois très mous et n’ont aucun « clic », on n’a aucune sensation quand on arrive au bout. Et leur couleurs criardes dénotent vraiment avec le reste de la finition.
On saluera le fait que les boutons soient rétro-éclairés, même s’ils ne s’allument que quand vous les pressez… Du coup on ne voit jamais leur lumière ! Même chose pour les sélecteurs rotatifs qui sont très mous quand on les tourne et absolument pas précis.
On passe à l’arrière de la base
A l’arrière de la base, on retrouve toutes les prises pour brancher notre écosystème Cammus. Mais aussi la grille du ventilateur qui est là pour refroidir la carte PCB de la base.
Car oui, contrairement à la majorité des Direct Drive qui sont aujourd’hui refroidis passivement ou gérés par le software, ici il y a un ventilateur pour la carte. Et on verra qu’il se rendra bien utile pendant les essais !
Petit point sur l’assemblage des pièces
Le bundle que nous avons reçu comprend un volant GT et la base en elle même. Mais avant de rouler, il faudra passer par une petite étape bricolage.
Rien de bien méchant, il faudra juste monter le Hub et le QR sur la jante du volant puis monter installer la partie mâle du Quick Release sur l’arbre de direction. Le tout en prenant soin de bien brancher les petites prises qui permettront de faire communiquer la base et le volant. L’opération prend grosso modo 10 minutes.
Installation du Cammus DDWB sur le châssis
Maintenant que les pièces sont montées, je vais poser la base sur mon châssis. Pas de bol, dans mon cas je ne pourrais pas « facilement » visser les 4 vis en dessous de la base car mon châssis n’a pas de trous correspondants.
Prenez le temps de vérifier si vous aurez besoin de percer ou pas ! Dans mon cas j’ai pu me débrouiller avec un adaptateur qui m’avait été fourni par une autre marque et qui a « fait le taf ». Sinon j’aurais été contraint de percer.
- Les options de montage :
- 4 pas de vis M6 (entraxe 93mm en largeur x 95mm dans la longueur)
- 1 rail sur chaque flanc de la base pour y glisser des écrous en T.
- 1 support adaptateur inclinable (en option)
Le Quick Release Cammus
Sans surprise, on retrouve un système Quick Release type NRG sur ce Cammus DDWB. A croire que les entreprises chinoises ont toutes le même fournisseur. Mais on ne s’en plaindra pas puisque c’est un modèle extrêmement performant qui ne laisse aucun jeu entre le volant et l’arbre de direction.
Seul petit axe d’amélioration que j’aurais à apporter sur ce modèle, ça serait la suppression du bouton de sécurité. Devoir appuyer sur le bouton pendant qu’on tire sur la bague pour enlever le volant n’est pas très pratique. Mais au moins le QR fait son boulot et encore une fois à ce prix je n’en demande pas plus.
Les réglages via le logiciel
Le PC est prêt, la base branchée et allumée, on peut passer aux réglages ! Et sur ce point j’ai une nouvelle fois été agréablement surpris. Le logiciel que Cammus propose est simple et assez complet pour qu’on puisse se créer un réglage de retour de force sur mesure.
- Angle de braquage
- Puissance
- Force d’amortissement
- Friction dans l’arbre de direction
- Inertie du mouvement
- Vitesse de retour de la roue
- Volume des effets du jeu
Concrètement le logiciel fait bien son boulot. On peut sauvegarder des profils pour différents jeux et les réglages sont assez complets. Petit bémol sur l’effet Damping (amortissement) qui ressemble plus à un filtre de friction qu’un vrai retour d’amortissement. Peut être une idée d’amélioration pour la suite donc 😉
Confort et sensations sur le Cammus DDWB
Vient enfin le temps de rouler ! C’est là que les choses vont un peu se gâter. Pour mes essais, je démarre toujours par les mêmes combos véhicule/piste. Ce sont des combos que je connais sur le bout des doigts puisqu’ils me suivent depuis les tous premiers essais, à l’époque du Thrustmaster T500RS. (Souvenir, souvenir…)
Je me lance sur la piste, et m’aperçois dès les premiers tours de roues que je n’ai aucun détails fins. Je repasse donc dans les réglages de retour de force à de nombreuses reprises. Avec Flo on essaie tout un tas de choses que ce soit sur le Cammus en lui même ou sur les réglages du jeu mais rien n’y fait. Impossible de tirer un niveau correct de réglage fins même en coupant littéralement tous les filtres du Cammus et en poussant fort les effets du jeu.
J’irais même plus loin. Sur rFactor 2 qui possède pourtant sans conteste le retour de force le plus détaillé à l’heure actuelle, j’avais l’impression d’avoir le retour de force de F1 23. Ca fait le boulot sans plus.
Mais ce manque cruel de détails fins ne m’a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir. Au bout d’une semaine j’ai testé le combo Knockhill + Porsche 911 RSR 1973 sur rF2 et j’avoue que j’y ai littéralement passé des après midi entières par pur plaisir. Le truc, c’est que sur ce tracé avec cette voiture, les mouvements de suspension sont tellement extrêmes que même sans détails fins on prend un pied monumental au volant. Et le côté très « confort » du retour de force du Cammus était alors très plaisant, surtout avec un gros Rammstein à fond dans le casque.
Par contre, dès que j’ai essayé d’être compétitif sur d’autres combos, les détails manquaient pour vraiment rouler dans les meilleures conditions.
Les détails ça sert à quoi ?
Alors, vous me direz peut être que « les détails on s’en fout » ? Et bien pas tant que ça. Dans la course auto réelle comme en simracing, les trous, bosses, compressions dans la piste servent souvent de points de repères pour les pilotes. Ca peut être le signal d’attaquer le frein ou de braquer les roues. Sans ces détails, impossible d’utiliser les repères réels.
Autre exemple : vous freinez à la limite et votre roue avant droite commence à se bloquer parce que vous n’avez pas freiné volant droit… Si votre retour de force n’est pas suffisamment précis pour vous faire sentir ce détail immédiatement vous pouvez dire adieu à votre pneu ! Et accessoirement adieu à tous les freinages que vous ferez dans les tours qui suivent…
Votre pédalier mais surtout votre volant et son retour de force avec ses détails fins sont les SEULES chose qui vous relient à votre voiture en simracing. Le fait qu’on ai si peu de détails sur cette base est vraiment dommage, surtout que le couple de 15Nm permet de rouler sans clipping dans l’immense majorité des conditions.
Fonctionnalités du volant et de la base
Au niveau des fonctions présentes sur le volant et la base, là aussi le bilan est très mitigé. Les boutons sont, comme je le disais plus haut, très mous et ne donnent pas de feedback quand ils sont activés à part leur lumière cachée par le doigt.
Les palettes magnétiques sont agréables, peut être un poil bruyantes mais rien d’alarmant ou de rédhibitoire, surtout à ce niveau de prix.
Les boutons présents sur la base sont difficilement utilisables pendant une course car peu accessibles. Par contre ils peuvent servir à mettre des fonctions dont on se sert rarement, comme le changement de vue ou l’allumage du véhicule. J’ai envie de dire, ils sont là, profitons-en !
Les sélecteurs rotatifs par contre devraient vraiment être changés par la marques. Ils sont TRES imprécis. On ne sais jamais si en tournant un cran, le sélecteur va marcher ou pas. C’est donc inutilisable pour régler son Traction Control ou son ABS efficacement plusieurs fois par tours pendant une course.
Oubliez le chauffage central !
Un dernier point à souligner, c’est la chauffe de cette base Cammus DDWB. le ventilateur à l’arrière de la base a été bien utilisé lors de ces essais, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais étonnamment, cette chauffe n’a pas été aussi fulgurante avec toutes les simus.
Sur Assetto Corsa, je n’avais aucun mal à faire chauffer très fort la base en 3 à 4 minutes sur des les circuits ovales. Mais étonnamment, les mêmes circuits avec la même force dans d’autres simus ne faisaient pas autant chauffer le moteur.
Pourquoi certains combos précis faisaient chauffer très vite et très fort la base, ça, ça reste un mystère pour moi mais je vous tiendrais au courant si je trouve la réponse.