Test du Cammus C12 : un Direct Drive pas cher. Ca vaut le coût ?

La base Cammus C12 a une ambition claire, venir taquiner les grandes marques du sim racing en proposant un volant Direct Drive tout en un, puissant (12Nm de couple constant) et pour vraiment pas cher (549$ ou 505€ environ). Ca vous soulève le sourcil ? Alors on va vérifier ensemble sil est bien né le divin enfant. Parce que si Cammus a réussi son pari, une nouvelle religion pourrait naitre chez les simracers !

7.1
Test du Cammus C12 : un Direct Drive pas cher. Ca vaut le coût ?
L’idée est très sympa. Si la plupart de ses défauts peuvent être mis sur le dos du « c’est pas cher donc on s’en fout », son retour de force par contre est granuleux ce qui est compliqué à défendre dans l’univers des Direct Drive. Il faut en avoir conscience si vous songez à l’acheter.
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Il nous plait pour…
  • Le rapport couple/€ (même si je vous invite à éviter ce genre de critère qui ne veut au final absolument rien dire sur la qualité du retour de force).
  • Beaucoup de fonctionnalités.
  • Le logiciel Cammus commence vraiment à ressembler à quelque chose !
Attention à…
  • Le grain prononcé dans le retour de force.
  • Je ne donne pas cher de la durée de vie des encodeurs rotatifs bleus au niveau des pouces.
  • Les LEDs et l’écran qui ne fonctionnent pas avec toutes les simus.

Le Cammus C12 techniquement ça donne quoi ?

CompatibilitéPC
Dimensions
Poids
Largeur 30cm, hauteur 30cm, profondeur 10,6cm (hors pates de fixation)
4.8Kg
MoteurDirect Drive – External Rotor Servo Motor
CouplePic : Non communiqué
Constant : 12Nm
Slew Rate (montée de couple) : Non communiqué
EncodeurNon communiqué
Amplitude de braquage180° à 2520° Réglable via le logiciel
Connectiques1 sortie USB-B vers PC
2 USB-C pour les accessoires Cammus (pédalier, shifter, etc.)
1 Alimentation 350W
Installation4 vis M6 entraxe 6,5cm et 8cm
OPTION :
2 Pinces de table en acier fournies avec support en acier avec 3 réglages d’inclinaison
Mode de fixation de la roueEntraxe de 6x70mm pour changer le cerceau du volant.
Boutons paramétrables10 boutons paramétrables rétroéclairés,
2 sélecteurs rotatifs 12 positions,
4 encodeurs rotatifs 2 positions et cliquables,
Diamètre de la roue30cm
MatériauxCuir synthétique, Fibre de carbone, Aluminium, plastique.
Palettes2 palettes magnétiques avec plaquettes en fibre de carbone.
Compte ToursLEDs paramétrables via le logiciel Cammus.
EcranOLED 3 digits

Design et ergonomie

Dans le carton :

  • Le C12 (base/volant intégré),
  • Cable USB-A/USB-B,
  • Pates en aluminium pour la pose sur châssis,
  • Ventilateur,
  • Visserie et clé Allen,
  • Bloc d’alimentation 350W (et cordons ENG et UE),
  • Notice Chinois/Anglais.

Quand on a reçu le C12, je peux vous dire qu’on a été surpris ! On ne s’attendait pas à voir un modèle qui se veut être un « milieu de gamme » et qui utilise ce type de construction « volant et moteur intégré ». Les chinois avaient déjà fait le coup (avec brio) sur le Cammus C5 mais il s’agissait alors d’un produit d’entrée de gamme. Après cette première surprise, Flo et moi avons commencé à observer le C12 sous toutes ses coutures. Boitier en aluminium, façade du volant en fibre de carbone, des palettes magnétiques elles aussi en fibre de carbone… Des fonctionnalités très variées et nombreuses avec des boutons rétroéclairés, un écran 3 chiffres et des LEDs d’affichage du compte tour… Ca fait plaisir à voir !

Les boutons ressemblent très fortement aux anciens modèles utilisés par Simagic avec une amplitude de mouvement assez longue et un clic pas très franc. Ce ne sont pas les boutons du siècle mais ils ont le mérite d’être rétroéclairés et sont une évolution positive de Cammus si on regarde ce qu’ils nous avaient servi sur le DDWB.

Des rotatifs pour tous les gouts !?!

Au niveau des encodeurs rotatifs par contre le « pas mal » côtoie le « pas terrible du tout ». Les deux rotatifs bleus au niveau des pouces montrent des signes de faiblesse à l’utilisation et sont bien trop tendres ce qui fait qu’on peut les actionner sans s’en rendre compte. On a par contre été agréablement surpris par cceux présents sur la façade du volant. Les deux du haut peuvent être utilisés en mode 12 positions. Les deux du bas (en métal) s’utilisent seulement en + – mais leur clic est plutôt agréable.

Le faux cuir est très plastique sous les doigts mais à part ça la finition est réussie.

Un point qui fait bien cheap par contre c’est le cerceau de volant. Son faux cuir est vraiment très low cost, mais est-ce que j’ai vraiment le droit de m’en plaindre quand le tout fait 500 euros ? Pas vraiment. Et si on est vraiment allergique à leur faux cuir on peut changer le cerceau facilement, mais j’y reviendrais.

Un point sur le moteur

Côté moteur donc, on se retrouve avec un External Servo Motor. L’intérêt de ces moteurs c’est qu’ils peuvent offrir autant de couple qu’un moteur généralement 2 fois plus encombrant tout en étant beaucoup moins lourd. Pour donner un exemple concret, le C12 pèse moins de 5Kg (volant compris) alors que le Fanatec CS DD 12Nm pèse une dizaine de kilos (base seulement). Ils sont aussi bien moins chers.

A l’arrière on peut voir les connectiques, et les events d’aération pour que le ventilateur tienne le moteur au frais.

Mais ces moteurs ne sont pas une solution miraculeuse non plus. Dans le cas du C12, si la réactivité est au rendez-vous (la marque a cependant refusé de communiqué les chiffres), en terme de détails et surtout de fluidité, ne vous attendez pas à égaler les autres bases de la même puissance du marché. J’y reviendrais en détails évidemment dans la phase « test en piste ».

Installation du Cammus C12 sur le châssis

OK on passe à l’installation de la base sur le châssis. Vous avez deux options :

  • Utiliser les deux bras en aluminium qui sont inclus de série avec le C12. Dans ce cas vous devrez vous pourrez fixer les bras à la plaque de support de votre châssis à l’aide de 4 vis M6. Par contre vous devrez vous débrouiller pour installer avec les moyens du bord, le petit ventilateur correctement derrière votre base (si vous souhaitez l’utiliser, ce que je vous recommande).
  • Acheter l’option pince pour table de Cammus. Elle permet de fixer la base soit sur une table avec ses pinces en métal, soit sur un châssis fixe avec ses trous pré-percés. Personnellement j’ai choisi cette option car on peut aussi ajuster l’angle de la base avec ce support et y intégrer directement le ventilateur pour qu’il fasse son boulot correctement.

Réglages sur le logiciel

Côté logiciel, Cammus a bossé, et ça fait plaisir à voir ! On retrouve de nouvelles pages pour les réglages des LEDs compte tour ainsi que les boutons rétroéclairés. Chaque bouton et chaque LED peut avoir sa couleur personnalisée. On retrouve aussi au niveau des réglages moteur un curseur qui permet de gérer la chaleur maximum que la base va encaisser avant de réduire le couple du retour de force.

Concernant les réglages FFB de la base on y retrouve :

  • Degré de rotation du volant – 180 à 2520°,
  • Couple de la base – 0 à 100%,
  • Damper naturel (amortissement) – 0 à 100%,
  • Friction naturelle – 0 à 100%,
  • Inertie naturelle – 0 à 100%
  • Retour au centre du volant (hors jeu) – 0 à 100%.

On a donc ni plus ni moins le nécessaire pour se créer un retour de force sur mesure. Petit bémol sur le damper et la friction qui manquent (à mon sens) un peu de finesse, surtout dans les faibles pourcentages. Ca met vite beaucoup d’effet sur l’arbre de direction alors qu’on aimerait parfois un peu de subtilité pour tirer le plein potentiel du moteur. Je dois quand même avouer que la marque va dans le bon sens.

Ensuite, une seconde page permet d’ajuster les effets de jeu, ce que je ne vous recommande pas à moins de savoir précisément ce que vous voulez. Si vous devez régler des effets de jeu, il est plus pratique/simple de les gérer directement dans votre jeu la plupart du temps.

Comment changer de roue de volant sur le Cammus C12

Je vous le disais un peu plus haut, il est possible de changer « facilement » le cerceau du volant. L’occasion de dire adieu à ce faux cuir bien cheap fourni d’origine par la marque. Pour ce faire, il suffit de retirer les 6 vis qui retiennent le cerveau et de le changer pour celui de votre choix.

L’entraxe pour attacher un nouveau volant est de 6x70mm. Ce qui signifie que la très grande majorité des volants simracing ou même réels vendus dans le commerce peuvent être installés sur le moteur. Je pense par exemple aux volants en bois dont je vous avais déjà parlé il y a quelques temps. Attention quand même à ne pas choisir un volant qui ait un Tulipage, ça ruinerait votre accès aux palettes et boutons.

Confort et sensations

Oula c’est quoi ce grain !?

Sam découvre le FFB du C12 pour la première fois.

Après avoir allumé la base, l’avoir laissé se calibrer et fait un petit tour sur le logiciel, je fais mes premiers tours de roues sur la piste. Les tout premiers essais, je les fais toujours avec les réglages d’usine, pour voir ce que vaut l’expérience « sortie du carton ». Et dans le cas du C12, cette première expérience n’a duré que quelques minutes.

Les boutons rétroéclairés ont quand même du mal avec les couleurs chaudes. En témoigne le « rouge vif » que j’ai essayé de faire ressortir sur les boutons R1/R2. On apprécie quand même l’effort évidemment.

En cause ? La friction très présente dans le retour de force que la marque a choisi de mettre à 20% dans son logiciel. Cette friction tuait littéralement toute la réactivité de la base et bouffait la majorité des détails fins. J’ai donc foncé dans le logiciel pour dégager cette friction et là OH surprise ! Je m’aperçois que cette friction cachait (évidemment…) du cogging. Bon le cogging, j’ai envie de dire, pour une base à 500 balles qui fait 12Nm, il fallait s’y attendre. Mais ce n’est pas tout. Cette friction cachait surtout du grain dans le mouvement du volant.

Et quand je parle de grain, je ne veux pas parler d’un truc léger qui s’efface discrètement quand on est en jeu. Je parle d’un grain qui est présent à chaque virage, à chaque rebond de suspension, à chaque input que vous mettez dans le volant. Un grain qu’on peut même clairement entendre ! Et qu’un novice pourrait prendre pour quelque chose de « normal » s’il n’a jamais eu de base Direct Drive auparavant.

Est-ce que ça vaut le coup d’éliminer ce grain ?

Je vous le dit comme je le pense, ce grain n’a rien à faire là. Il ne peut pas être effacé à moins de mettre du damper et/ou de la friction à des niveaux qui vont tuer les détails et la réactivité de la base.

Alors vous allez me dire « Sam, moi je m’en fout d’avoir une base réactive et détaillée ». Ce à quoi je répondrais.. Que déjà ça sert à rien de lire mes tests si vous vous foutez de la came que vous achetez. Mais surtout que sans réactivité ni détails, vous seriez bien incapables de sentir le grip de vos pneus, vos pertes d’adhérence et de rattraper votre véhicule s’il s’apprête à partir de l’arrière train. Bref, votre matériel jouerait contre vous.

Que faire alors ? Accepter ce grain permanent dans le retour de force pour conserver les capacités techniques de la base. C’est pas beau, ça n’a rien à faire là, mais au moins c’est réactif, assez précis et ça se pilote !

Les bons côtés en piste

N’allez pas croire que je n’ai trouvé que des mauvais côtés en piste. En réalité, je dois même dire que côté fonctionnalités, confort d’accès aux boutons, plaisir d’activer les palettes… Le C12 fait du bon boulot ! Tout est accessible naturellement. La force est suffisante pour passer un bon moment et même vivre des passages bien musclés (si vous aimez les courses l’ovales en Indy vous serez rapidement musclé unilatéralement). Le seul point à revoir sur ses fonctionnalités ce sont les sélecteurs rotatifs bleus au niveau des pouces qui ne demandent qu’à en finir avec leur vie. A part ça, bien joué Cammus.

La chauffe de la base

Pour les tests de chauffe, j’ai voulu d’abord tester la Cammus C12 sans son ventilateur. L’objectif était de voir combien de temps elle tiendrait à pleine puissance et dans des conditions défavorables si l’acheteur ne voulait pas prendre l’option pince pour table qui permet de poser correctement le ventilateur de la base.

mesure de la montée en température de la base Cammus C12 Direct Drive sans puis avec ventilateur.
Ci-dessus, la montée en chaleur rapidement enrayée quand j’ai branché le ventilateur.
Le petit ventilateur est bien vaillant.

Au bout d’une 40aine de minutes, j’ai constaté une chute du couple dans le retour de force. La base avait donc atteint sa température maximale avant mise en sécurité (que j’avais paramétré à 85°C). J’ai attendu quelques minutes de plus puis ai choisi de brancher le ventilateur. Et de prime abord, vu sa toute petite taille et son air chétif, j’étais à peu près sur de l’envoyer au casse pipe.

Mais le vaillant petit ventilateur m’a donné tord ! En 5 minutes seulement il avait fait perdre plus de 20°C à la base. Et cette dernière redéployait son couple maximal sans crainte. Si vous roulez avec le ventilateur vous n’aurez donc rien à craindre côté surchauffe.

A qui je conseillerais ce Direct Drive Cammus ?

Et bien surtout à des joueurs occasionnels qui veulent avoir pas mal de couple sans pour autant avoir un châssis fixe à la maison. Le C12 est léger et facile à installer/désinstaller, ça en fait un bon compagnon pour les balades rapides du week end. Mais pour l’adopter il faut donc bien avoir en tête ces points :

  • Il aura toujours un peu de grain dans le retour de force sauf si vous sacrifiez sa réactivité pour en faire un simulateur d’accident.
  • Vous ne pourrez pas changer de volant entre deux courses comme on le fait habituellement sur les autres bases équipées d’un système Quick Release.
  • Niveau détails en piste, c’est mieux que le vieux DDWB mais ne vous attendez pas à un miracle non plus.

Mon verdict sur le Direct Drive Cammus C12

7.1Score Expert
Pas dégueu, pas génial.

L’idée d’un combo base direct drive et volant intégré est vraiment sympa pour les joueurs occasionnels. Sur un produit d’entrée de gamme comme le Cammus C5, c’est un concept valable. Avec le C12 c’est un peu plus compliqué. Ses matériaux sont globalement sympas, la finition est jolie pour le prix. Mais ses réglages FFB manquent de finesse et la granularité de son retour de force n’est pas excusable dans un Direct Drive aujourd’hui.

Matériaux
8.1
Ergonomie
9
Réglages
7.5
Feeling
4
Performances
7
Il nous plait pour…
  • Le rapport couple/€ (même si je vous invite à éviter ce genre de critère qui ne veut au final absolument rien dire).
  • Beaucoup de fonctionnalités.
  • Le logiciel Cammus commence vraiment à ressembler à quelque chose !
Attention à…
  • Le grain prononcé dans le retour de force.
  • Je ne donne pas cher de la durée de vie des encodeurs rotatifs bleus au niveau des pouces.
  • Les LEDs et l'écran qui ne fonctionnent pas avec toutes les simus.
7.1
Test du Cammus C12 : un Direct Drive pas cher. Ca vaut le coût ?
L’idée est très sympa. Si la plupart de ses défauts peuvent être mis sur le dos du « c’est pas cher donc on s’en fout », son retour de force par contre est granuleux ce qui est compliqué à défendre dans l’univers des Direct Drive. Il faut en avoir conscience si vous songez à l’acheter.
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Rédacteur en chef et fondateur du site, la passion du SimRacing m’accompagne depuis l’enfance. Après une quinzaine d’années sur console je suis passé du côté des joueurs PC et je passe le plus clair de mon temps sur RF2 et Assetto Corsa. Ma seule volonté : retrouver à la maison les sensations que procurent les véritables bagnoles de compétition. C’est dans cet esprit que je pars aussi souvent que possible sur les routes pour découvrir du matériel et avoir les retours d’expérience de pilotes professionnels. Vous pouvez aussi me retrouver sur la chaîne Youtube Sam et Flo dans laquelle nous partageons nos essais et voyages autour de la simulation automobile.

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