Le Fanatec CS DD signe le grand retour de la marque allemande dans le combat des Direct Drive sim racing milieu de gamme. Des hordes de joueurs s’impatientaient à voir le nouveau modèle arriver, quitte parfois à passer à la concurrence. Mais plutôt que de simplement sortir une nouvelle base, Fanatec a choisi de proposer un tout nouveau protocole de retour de force, le FullForce. Et d’après ce que nous a dit Thomas Jackermeier, le PDG de l’entreprise, ça envoie du très très lourd. On va vérifier ça ensemble dans cet essai très attendu de la nouvelle base Fanatec ClubSport !
Pour le moment, il est impossible de se faire une idée sur le protocole FullForce qui est supposément LA grande nouveauté qui rendra cette base intéressante ou non. Gardez donc à l’esprit que nous allons ici parler de nos premières impressions après 2 semaines et demi seulement d’utilisation. La base va rester sur l’un de nos châssis jusqu’à ce qu’on ait enfin pu tester le FullForce et nous vous ferons un test complet à ce moment là.
La base Fanatec CS DD techniquement ça donne quoi ?
| Compatibilité | PC, X Box (si utilisé avec un volant compatible X Box) |
| Dimensions Poids | Longueur 20,2cm et 24,5cm QR inclus, largeur 15cm, Hauteur 15,6cm 10 Kg |
| Moteur | Direct Drive – Brushless Servo Motor Fanatec |
| Couple | Pic : Non communiqué Constant : 12Nm Slew Rate (montée de couple) : Non communiqué |
| Encodeur | Non communiqué |
| Amplitude de braquage | 90° à 2520° Réglable via le logiciel |
| Connectiques | 1 sortie USB-C vers PC 1 Alimentation 340W 1 Connexion CAN 1 Connexion pédalier 2 Connexions pour shifter 1 Connexion pour frein à main |
| Mode de fixation de la roue | Quick Release Fanatec QR2 |
Design et ergonomie
Au déballage, on est contents de voir que le design et la qualité de finition ont été améliorés. En tous cas par rapport au CSL DD. Les lignes du boitier en aluminium restent assez brutes car il est étudié pour garder le moteur aussi froid que possible. Mais les faces avant et arrière en plastique ont été bien travaillées et ajustées.
- Dans le carton :
- Base Fanatec CS DD
- Bloc d’alimentation 340W et 2 prises pour les différentes zones géographiques
- 1 câble USB / USB-C de 2,90m
- 4 écrous en T
- Notice de démarrage rapide
A l’arrière, on retrouve les 4 prises pour connecter directement votre écosystème Fanatec à la base. Pédalier, frein à main, shifter 1 (H ou séquentiel) et shifter 2 (séquentiel uniquement). Juste en dessous se place l’USB-C qui permettra de connecter la base à votre PC ou console. Tout en bas une prise CAN qui sera utile pour de futurs produits (qu’on attend depuis 2021 !). Et enfin la prise d’alimentation pour connecter votre bloc d’alim de 340W.
Sur la façade, on découvre le QR2 préinstallé. Le bouton d’alimentation qui servira à allumer, éteindre mais aussi changer le mode de la base (PC, Console, Compatibilité CSW 2.5). Ah oui… Vous avez remarqué ? On retrouve au dessus et en dessous du Quick Release, 4 pas de vis espacés de 6cm sur la largeur et 10 sur la hauteur. Ils servent à installer le module Clubsport de palettes fixes.
Un moteur « maison » Fanatec
Maintenant qu’on a fait le tour du propriétaire, on va aller découvrir ce qu’elle a dans le ventre. Côté moteur, on retrouve un Brushless Servo Motor. Il a été développé par la marque et est ici capable de délivrer 12Nm de couple constant.
Contrairement au couple de Pic qui ne peut être délivré que pendant un très court laps de temps, le couple constant, c’est la force qui sera délivrée même dans les courbes longues.
Ce qui le place du coup d’entrée de jeu au dessus, sur cet aspect précis, des Moza R12, Simagic Alpha Mini et Asetek La Prima. Evidemment le couple ne fait pas tout. Il est aussi impératif de prendre en compte la réactivité de la base (exprimée en Nm/ms) et l’encodeur utilisé. Malheureusement, ce sont deux informations sur lesquelles Fanatec n’a pas souhaité communiqué. Nous devrons donc nous faire un avis « au doigt mouillé » sur ces deux aspects.
Je n’oublie pas, bien entendu, le côté software ! C’est lui qui va servir à traduire les informations envoyées par le jeu en mouvement détails ressentis dans nos mains. Mais là dessus, il faudra aussi attendre car le protocole FullForce n’est pas encore pris en compte pas les jeux.
A découvrir : Thomas Jackermeier nous parle des nouvelles bases ClubSport
On pourrait être tenté de croire qu’un simple changement d’alimentation permettrait de pousser le couple du CS DD à 15Nm constants comme son grand frère le CS DD+. Je vous arrête tout de suite, non, ce n’est pas possible et rien n’a été prévu en ce sens par Fanatec.
Installation de la base Fanatec ClubSport DD sur le châssis
Ami lecteur, je vous met en garde. Ne la posez pas sur n’importe quel châssis. Déjà, son moteurs pèse son poids. Mais surtout, il est capable de développer des forces qui pourraient s’avérer dangereuses si vous l’installez sur un châssis ou une table inadaptée. Choisissez un châssis rigide, à moins d’accepter de faire le sacrifice de la puissance en baissant la force de la base évidemment…
Vous avez un endroit où l’installer ? Bien ! Maintenant, voyons les options disponibles. La première, est d’utiliser les 3 rails sous la base avec les 4 écrous en T qui sont fournis dans le carton. Petit bémol, les 4 vis M6 nécessaires pour la pose ne sont pas fournies. Il faudra donc aller en trouver ailleurs (personnellement j’ai utilisé des M6 de 15mm). N’hésitez pas à jeter un œil dans votre caisse à outils, c’est une dimension assez commune.
A noter tout de même que la base est un peu haute et qu’entre le haut de l’arbre de direction et le sommet de la base, il y a 6cm d’épaisseur. C’est un élément à prendre en compte si vous voulez rapprocher au maximum votre écran de l’arbre de direction. Une fois votre volant posé l’épaisseur du QR2 va encore restreindre cet espace.
Si vous ne souhaitez pas passer par les rails sous la base voilà les autres options d’installation :
- Pince pour table en métal avec réglage de l’inclinaison. (En option à 99,95€)
- Montage latéral via les deux rails présents sur les deux flancs du Fanatec CS DD.
Les réglages via Fanalab
Une fois la base branchée, il ne reste qu’à l’allumer et faire les quelques réglages d’usage. On va commencer par vérifier le centrage du volant puis pour les téméraires, s’attaquer au retour de force. Nous avions déjà parlé en long en large et en travers des réglages des bases Fanatec dans notre Tuto Fanalab. Je vous met le lien juste en dessous. Toutes les informations restent identiques, mis à part l’apparition du réglage « FullForce ». Mais comme je vous le disais plus tôt, il n’est pas encore actif en jeu.
A voir : Tuto réglages de retour de force sur le Fanalab
Le QR2 de Fanatec
Après des années d’attente, le nouveau système d’attache de volant Quick Release 2 (QR2) est enfin disponible. Ce modèle, inspiré des modèles Krontec qu’on retrouve par exemple sur les véritables GT3 est à la fois plus pratique que l’ancien QR1… Mais devrait aussi avoir une meilleure durée de vie et éviter les soucis de pins de connexion tordus qu’on avait sur les anciens modèles.
On peut le poser d’une main. Une fois enclenché il maintient parfaitement le volant sans qu’on n’ai pu déceler la moindre flexion dans l’attache. J’ai par contre eu l’occasion d’observer de la flexion dans mon volant Fanatec CSL BMW, mais ça, c’est un autre sujet.
Pour le retirer il faudra tirer la bague vers le volant et le tout se retrouvera dans vos mains. Simple, efficace et validé par la compétition automobile réelle. Là dessus, je vois mal ce que je pourrais trouver à redire.
Confort et sensations : les montagnes russes
Aller, c’est reparti pour ma routine de tests ! Je commence par rouler avec les réglages « d’usine » pour comprendre l’intension qui a été mise par la marque à la sortie du carton. Beaucoup de Damper, un peu de friction… Tiens donc, est-ce qu’on essaierait de camoufler du cogging ?
Pour rappel, le Cogging c’est un effet un peu cranté quand on tourne le volant et que l’arbre de direction passe d’un aimant à l’autre. On le sent sur toutes les bases Brushless ServoMotor à quelques très très rares exceptions. Mais des filtres permettent de limiter ce feeling, voire même de le supprimer complètement. MAIS, effacer du cogging, ça demande d’ajouter un effet de damper (amortissement) et de la friction. Deux effets qui vont manger des détails fins du retour de force et limiter un brin la réactivité.
Je vais donc à nouveau dans le Fanalab et je supprime tous les effets. Sans surprise, du cogging apparaît. Pas d’affolement c’est tout à fait normal sur ce type de moteur. Il faudra juste trouver le bon équilibre avec les effets de Damper et de Friction pour ne pas le ressentir tout en gardant un maximum de détails de retour de force.
Par la suite j’ai poursuivi mes roulages sur différentes simus et différentes catégories de véhicules. Et je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par la réactivité de la base ! Fanatec a vraiment bien géré ce point et la base me semble aussi réactive qu’une Asetek La Prima, ce qui est un compliment !
En terme de détails, elle se défend bien mais le damper obligatoire pour effacer le cogging bride vraiment sa capacité à surprendre. Je pense néanmoins qu’avec le FullForce, elle sera capable de donner un beau niveau de détails fins. Mais ça reste spéculatif.
Le FullForce en attente
Car oui, pour le moment aucun jeu ne prend en compte le FullForce ! Le premier dans la liste sera iRacing. Il y a bien sûr fort à parier que Assetto Corsa Competizione le proposera aussi. Et surement Gran Turismo 7 puisque Polyphony Digital est partenaire avec la marque. Mais pour le reste, c’est encore un grand mystère ! Et je dois avouer que c’est vraiment sur le FullForce que j’attend Fanatec.
Du clipping avec cette base ?
Pour rappel, le clipping, c’est le moment où le retour de force de votre base sature et n’est plus capable de vous transmettre des détails mais seulement de la force brute. Sur les bases à faible puissance, c’est un souci récurrent qu’on observe très facilement dans les virages longs et rapides comme sur un oval en Indycar par exemple.
En condition de course normale et en poussant la base à 100% et la force du jeu à 75-80% tout roule. Mais vous me connaissez je n’aime pas les demi mesures. J’ai quand même pu déclencher du Clipping ponctuellement sur Oval en Indycar, passé les 85% de force en jeu. Mais la question à se poser c’est surtout « qui va faire une course sur oval avec le FFB à fond pendant 20-30-100 tours ?? ». La réponse : et bien moi évidemment pour voir si on peut faire chauffer la base !
La chauffe de la base : bonne surprise !
Dans l’interview qu’on a réalisé à l’ADAC Simexpo, Thomas Jackermeier nous a précisé que leur base avait un système de gestion de la chaleur imparable. Et vous savez ce que j’aime faire quand on me dit que quelque chose est imparable ? Tout mettre en œuvre pour mettre la machine à mal ! Alors je suis comme à mon habitude, parti 2 heures sur un oval en Indycar avec le FFB de la base et du jeu à fond pour voir si j’arriverais à faire surchauffer la machine.
Et je suis revenu la queue entre les jambes ! Au toucher je n’ai pas pu ressentir de différence de température sur le dessus ou les flancs de la base. Dans le doute j’ai retiré la base du châssis pour constater que le dessous était à peine plus tiède. Ma séance de musculation unilatérale aura donc été vaine !
A qui je conseillerais le Direct Drive Fanatec CS DD ?
Pour le moment, difficile de dire qu’on le conseillerait ou pas ! En réalité, tant que le système FullForce n’est pas utilisable en jeu, ce n’est pas envisageable. Pour l’heure, oui en l’état c’est une bonne base Direct Drive milieu de gamme. Mais elle est plus chère que certains modèles au moteurs plus fluides. C’est vraiment le FullForce qui fera la différence et qui me permettra de vous donner un avis tranché sur le Fanatec Clubsport DD.
Une petite gifle sur le tarif, et premier bilan sur le Fanatec CS DD
Fanatec a quand même commis un faux pas. Alors que la base m’avait été annoncée de vive voix par Thomas Jackermeier au prix de 699,95€. Il est possible que le tarif ait été pensé comme un tarif spécial précommandes, mais ça n’a pas été clairement annoncé. Et voilà que quelques semaines plus tard elle est passée à 799,95€ sans crier gare. Et qui dit 100€ de plus, dit aussi environnement concurrentiel différent !
Mais il ne faut pas oublier que le gros atout de cette base c’est le système FullForce. Système encore inaccessible aux joueurs ! Alors est-ce que ce nouveau retour de force sera capable de faire définitivement penchez la balance chez Fanatec ? Je ne peux pas le prédire. Il est par contre certain que les attentes sont passé de « grandes » à « dangereusement critiques ». Les allemands vont donc devoir nous prouver que FullForce sera bientôt disponible, et pas seulement sur iRacing !
Rédacteur en chef et fondateur du site, la passion du SimRacing m’accompagne depuis l’enfance. Après une quinzaine d’années sur console je suis passé du côté des joueurs PC et je passe le plus clair de mon temps sur RF2 et Assetto Corsa. Ma seule volonté : retrouver à la maison les sensations que procurent les véritables bagnoles de compétition. C’est dans cet esprit que je pars aussi souvent que possible sur les routes pour découvrir du matériel et avoir les retours d’expérience de pilotes professionnels. Vous pouvez aussi me retrouver sur la chaîne Youtube Sam et Flo dans laquelle nous partageons nos essais et voyages autour de la simulation automobile.
