Les équipes eSport, il y en a beaucoup. Mais cette semaine, je vous propose de rencontrer une équipe un peu particulière ! Unity Racing, fait partie des très rares team eSport spécialisé en Monoplaces sur iRacing. Un choix plus qu’audacieux sur une simu quand même majoritairement dominée par les pilotes GT.
Ils ont en moins d’un an réussi à monter une équipe solide, basée sur le respect avant tout. Et comme si ça ne suffisait pas, ils ont réussi quelques beaux exploits comme de glisser 3 pilotes dans le top 10 mondial sur un championnat F3.5. Je vous propose donc de rencontrer Bryan – Cofondateur de l’équipe, et Denis – Administrateur. Ils vont nous raconter l’histoire de Unity Racing de ses débuts à ses ambitions pour la suite.
Cet article est le premier d’une série sur cette équipe. Vous aurez donc le plaisir de retrouver ses membres à intervalles réguliers sur notre site pour découvrir leurs avancées et leurs challenges au fil des saisons iRacing !
La génèse de Unity Racing
« A la base avec Thomas (cofondateur de l’équipe avec Bryan) on était sur le jeu F1 2021 sur PC. On s’est rencontré par hasard en rejoignant la même ligue au même moment. La ligue a fermé et des pilotes l’ont recréé avec un championnat, un calendrier, des écuries qui avaient à chaque fois un duo de pilotes… Vraiment typé F1 ! Avec Thomas on se connaissait et on discutait comme deux compétiteurs mais rien de plus.
La ligue a commencé à s’essouffler parce que les fondateurs Canadiens n’étaient pas du tout sur le même fuseau horaire que nous. Et la gestion d’une vingtaine de pilotes était compliquée. Il y avait un calendrier de 10 ou 12 courses. Une par semaine. Ils ont demandé à Thomas et moi de devenir admins avec eux. On gérait l’a ligue l’équipe à quatre. Puis peu de temps après ils ont décidé de se retirer par manque de temps et on s’est retrouvés seuls admins…
Là, c’est nous qui nous sommes retrouvés en manque de temps ! On a donc recruté deux autres personnes pour nous aider. Et puis le jeu F1 est un jeu… On a commencé à en être un peu dégoutés par son manque de réalisme. Impossible de monter sur un vibreur normalement par exemple. L’élément déclencheur ça a vraiment été Monza. Aux virages 3 et 4 c’était impossible de toucher les vibreurs ou la voiture s’envolait tout de suite, ça n’avait rien de réel.
Sur cette course de ligue on s’est posé des questions, parce que nous on est des compétiteurs ! Et on veut quelque chose de plus réel. Ce qu’on veut sur simulateur c’est se rapprocher au maximum de la réalité.«
Le démarrage sur iRacing
On a commencé à chercher et ce qui est ressorti c’est iRacing. Donc on a rejoint la simue en faisant tout de suite de la Monoplace. On a décidé de rejoindre une équipe qui aujourd’hui a fermé (ESCT). Ca s’est plutôt bien passé mais le management n’allait pas dans le sens du temps qu’on avait à disposition. Par exemple, il y avait des journées de présence obligatoires que j’avais du mal à respecter avec un enfant. C’est leur équipe et leurs règles, on les respecte ou on part ! Pour moi c’est une règle de base. Donc on a décidé Thomas et moi de quitter cette team et de créer une équipe avec nos règles et nos ambitions pour que ça aille dans le sens qu’on voulait prendre. D’où la création d’Unity Racing avec Thomas.
L’aventure Unity Racing démarre !
« A la base, ce qui marche le plus sur iRacing c’est la GT… Mais nous on est vraiment typés monoplace ! Du coup on a créé 2 pôles. Un Monoplace et un GT. A côté de ça, Unity c’était vraiment découpé en 2 parties, il y avait la partie privée avec les pilotes officiels de l’équipe et la partie communautaire ouverte à tous où tout le monde pouvait venir s’entrainer avec nous.
La seule règle c’était le respect. Tous les niveaux et véhicules étaient acceptés. On avait des sessions ouvertes à tous. Tant que le respect sur la piste et en vocal était là, c’était Ok pour rouler avec nous sur la section communautaire. »
Est-ce que la transition F1 2021 – iRacing a été simple à gérer ?
Franchement, quand on a mis les roues sur iRacing, dès les premiers tours de roues on s’est tout de suite dit avec Thomas « Mais pourquoi on l’a pas fait avant » ! Sur F1 2021 on pensait jouer à ce qui ressemblait à de la simulation parce qu’il y avait quand même un calendrier, des championnats, des qualifs, des courses, les suivis de classement… Nous on se voyait vraiment dans une simulation et quand on a commencé sur iRacing on a réalisé qu’on jouait en fait.
Et on a ressenti le besoin de changer de matériel à ce moment là. Quand on roulait sur F1 2021 moi j’avais le volant Thrustmaster F1 sans écran (F1 Wheel Addon). Thomas avait le SF1000, en pédaliers lui avait le T-LCM et moi le T3PA. C’est du matériel qui est correct pour commencer mais voilà… C’est pas du Direct Drive ou du matériel très poussé. Du coup quand on est passé sur iRacing on s’est dit que pour progresser il nous fallait aussi du matériel plus évolué pour sortir vraiment de ce côté jeu.
Thomas, il est passé sur un pédalier Fanatec Clubsport V3 qu’il a rapidement revendu pour un Venym Atrax. Il y en a plusieurs chez nous qui ont ce pédalier. Moi j’ai gardé le V3 qui pour l’instant me va bien. En base on a la même, une Simagic Alpha Mini 10Nm. J’ai pris la roue FX Pro, un volant qui est juste incroyable. Les afficheurs, le ressenti… Passer du Thrustmaster F1 à ça c’était la claque ! Et Thomas a pris la FX sans écran. »
Base Simagic, volant Simagic, la suite c’est un pédalier P2000 ?
« J’hésites parce que mon but c’était de passer sur un Venym. J’ai été chez Thomas il n’y a pas très longtemps et j’ai pu tester l’Atrax et sentir la supériorité par rapport au V3. Donc ayant testé celui-là je pense que je partirais là dessus parce que je ne connais personne qui a le P2000 de Simagic. »
A voir : On fait essayer 4 pédaliers à un champion WEC (Venym/Heusinkveld/Asetek/Simagic)
Le respect et le plaisir avant tout !
« Pour ce qui est de la création d’Unity ça a commencé en novembre 2022. Ca faisait presque 1 ans qu’on était sur iRacing et le maître mot au départ c’était le plaisir. Parce qu’on a pas tous énormément de temps. On est tous des compétiteurs donc on est aussi là pour prendre du niveau, s’entrainer et pas juste se jeter dans une course. Bien s’entrainer avant.
Et surtout, le respect. C’est pour ça qu’on a mis très naturellement ce côté communautaire. Et on n’a jamais refusé un pilote même s’il a un niveau inférieur. Il peut participer aux entrainements et faire partie de la communauté qui fait vivre la team. Ca permet d’ouvrir les portes à plus de monde et de ne pas s’arrêter que sur les performances.
Sur iRacing, il y a les systèmes de niveau avec le iRating. Avec Thomas on débutait sur cette simue donc on ne pouvait pas demander aux pilotes d’être au niveau de gagner des championnats alors qu’on débutait juste sur cette simulation. Donc au départ les critères de recrutement c’était 2000 IR et soit rouler en monoplace, prototype ou en GT3. »
La disparition du pôle GT
« Au départ, nous on est vraiment plus monoplace. Mais on s’est senti obligés d’ouvrir le pôle GT parce que c’est « ce qui marche ». Et si tu veux te faire connaitre il faut aller vers ce qui marche ou alors se démarquer complètement. Donc on a ouvert ce pôle GT mais rien ne s’est passé comme on l’avait prévu. La GT n’a pas du tout marché ! On avait deux pilotes officiels contre 7 en monoplace.
Un des deux pilotes GT a décidé de stopper pour passer en monoplace et il y est resté. Et au mois de mars on avait 8 ou 9 pilotes monoplace et 1 seul en GT. Donc voilà, tout seul à s’entrainer et à pouvoir faire des endurances… On en a discuté avec lui et au départ on refusait de fermer le pôle parce que voilà, iRacing c’est en gros 75% de joueurs en GT.
On s’était dit qu’avec les quelques % en monoplace, jamais on arriverait à ce qu’on voulait faire, se faire connaitre, être compétitifs et attirer de bons pilotes. Mais ça n’a pas pris et on en a parlé avec le seul pilote qui restait en GT. On a fini par décider de supprimer ce pôle pour faire d’Unity Racing une team monoplace. »
Ce qui marche le mieux pour vous c’est ce qui vous plait le plus au final !
« Oui, ce qui marche c’est ce qui nous plait le plus. Et ce qu’il faut savoir c’est qu’il n’y a aucune team exclusivement monoplace en France. Donc on a décidé d’aller vers ce qui n’est pas fait pour se démarquer.
Et ça a été fait avec succès ! La saison dernière en F3.5 on a trois pilotes dans le top 10 mondial. On était clairement en haut de l’affiche des grosses courses durant toute la saison.
Denis – Admin de l’équipe
Clairement oui, ce championnat en Formule 3.5 c’est le premier championnat auquel on a participé après l’ouverture du pôle. Quand on est arrivé personne ne nous connaissait. Ce sont des courses qui sont diffusées par Apex Racing TV, une chaîne anglaise. Des gens regardaient et même des pilotes qui participaient aux courses étaient énormes.
Les joueurs avec les plus gros IR qui sont la piste. C’est ce qu’on appelle la course au SOF. Parce que c’est que 24 ou 25 pilotes qui peuvent participer. Donc par exemple, je ne pouvais pas les faire parce que je n’avais pas le niveau suffisant de base. Et on s’est lancé là dedans en totale découverte, on n’avait jamais fait de Formule 3.5. On s’était arrêtés à la F4 et le F3.
Mais le calendrier de F3 n’était pas formidable, il y avait pas mal de circuits qu’on appréciait moins et d’autres qu’on n’avait pas acheté. Et c’est en recrutant Denis, qui faisait justement de la Formule 3.5, qu’il nous a dit de venir découvrir cette catégorie. Du coup on est tous allé faire de la 3.5 ! Et comme le précisait Denis, à la fin des 12 semaines de la saison on avait 3 pilotes dans le top 10 dont le vainqueur du championnat. On s’est séparé avec ce pilote depuis mais Benjamin a fini 4ème, Denis 6ème et Nicolas 8ème mondial. »
Les résultats amènent une nouvelle vision de l’équipe
« On s’est rendu compte que la monoplace ça marchait bien pour nous. Que mine de rien, on était dans toutes les discussions même à l’étranger ! Parce que ce sont des courses mondiales rediffusées par une chaîne anglaise. Et sur 20 pilotes on avait parfois jusqu’à 6 voitures engagées sur une même grille !
Nos livrées officielles sont faites par Thomas qui gère aussi tout le côté graphisme de l’équipe. Et d’avoir à chaque fois sur la grille toutes ces voitures jaunes avec marqué en gros Unity, ça nous a permis de nous faire remarquer par un peu tout le monde. Et tous les pilotes de n’équipe qui ont participé à la course au SOF ont tous fait au moins 1 podium dans la saison.
On a réalisé qu’on avait un pôle monoplace tout neuf mais qu’on pouvait quand même faire quelque chose de très compétitif. C’est là qu’on a aussi réhaussé les critères de recrutement et les ambitions. »
Le SOF sur ces courses était énorme ça tournait vers les 5000-5500. Avec mes 4.000 d’IR je partais P19 c’était fou ! Et le graal pour ces pilotes c’était de se dire qu’ils pouvaient se battre à des niveaux au top. Même faire un top 10 en enchainant les tours rapides sans erreurs, on en sort fiers ! On est fiers de notre performance.
Denis – Admin de l’équipe
Ce qui a changé pour Unity Racing après ces résultats
« Etre une équipe spécialisée monoplace, ça nous permet d’attirer des pilotes très forts. Mais qui roulaient dans des teams où la monoplace n’était pas vraiment mise en avant. Donc aujourd’hui on a des pilotes qui ont plus de 5.000 IR qui nous ont rejoint pour ça.
Pour les conditions de recrutement on est passé à 3.000 IR. Sans pour autant se séparer des pilotes qui étaient déjà chez nous avec de plus petits niveaux. Ca rejoint ce qu’on disait sur le respect entre nous. Il n’y a aucune raison de virer un pilote même un peu moins rapide si tout se passe bien depuis le début. »
Des attentes plus grandes sur les pilotes ?
« Pour les objectifs en course, on se définit compétitifs par le niveau mais pas par les attentes. En tous cas à l’heure actuelle, ça reste pour nous un plaisir et il n’y a pas d’objectifs précis de places par exemple dans les championnats. Tant que chacun prend du plaisir et qu’on est en adéquation avec l’équipe. Il n’y a pas de jours de présence obligatoire. Chacun se connecte quand il le peut avec sa vie de famille etc. Tant qu’il y a une dynamique et qu’en cas d’absentéisme durant plusieurs jours ou semaines on soit prévenus.
A partir de là, chacun s’entraine avec qui il veut. Et la dynamique est très bonne ! Parce qu’avec tous les pilotes qu’on peut avoir, quand on est sur un vocal, tout le monde rejoint peu importe qui est là. Dans beaucoup de teams un tel ne va pas rejoindre parce qu’il y a un tel etc. Ca crée des petits groupes nocifs dans les teams. C’est d’ailleurs un point dont je suis fier ! Peu importe qui est en course ou en vocal, n’importe qui va rejoindre. Discuter, s’entrainer, échanger… C’est ça qui crée la dynamique.
Au delà de la performance, on veut tous que ça reste un moment agréable. Après une journée de boulot, on n’est pas là pour se mettre la pression au point que ça en devienne désagréable d’allumer le simu et de rouler !
Denis – Admin de l’équipe
On arrive aussi à un moment où iRacing n’arrive plus trop à faire évoluer la monoplace. Et je pense que dans nos objectifs pour les saisons qui viennent que si on arrivait à avoir de nouvelles monoplaces ou mettre à jour les F3 par exemple… Ca pourrait vraiment redynamiser notre pôle monoplace aussi. »
La suite pour Unity Racing
« Alors, comme on voit que c’est un domaine qui se démocratise beaucoup et pour lequel on a beaucoup de demandes, c’est l’ouverture d’un pôle Endurance. Il y a des pilotes prototypes de très très bon niveau qui ont voulu nous rejoindre mais qui étaient freinés parce qu’on avait pas de pôle dédié. Ce pôle va ouvrir et on a déjà des pilotes qui ont envie de rejoindre.
Donc le gros teasing pour les prochaines semaines/mois, c’est l’arrivée du pôle endurance. Et iRacing bosse beaucoup là dessus ! La catégorie LDMh s’agrandit avec encore de nouvelles voitures à venir prochainement. C’est une catégorie dans laquelle on veut aller tout de suite pour être vite compétitifs et se faire un nom dès le début. »
Merci à Bryan et Denis pour cette plongée dans l’histoire d’Unity Racing !
Ami lecteur, vous savez maintenant tout de la génèse de l’équipe Unity Racing. De la rencontre de ses fondateurs sur F1 2021 aux résultats impressionnants sur iRacing, l’équipe a toujours gardé comme point d’ancrage la bonne entente, le respect et la passion.
J’invite les curieux à aller voir leur site internet, je vous pose le lien en dessous. Et pour ne rien rater de leur évolution et du lancement de leur nouveau pôle endurance, on se retrouve très bientôt ici même !
